VU DU BALCON : ARCHIVES

COU COULLRRRROU...

Je consacre l’essentiel de mon temps libre à surfer sur les annonces immobilières. Je vous suis un peu infidèle mais n’ayez crainte, je suis toujours là…Cette recherche commence un peu à me prendre la tête, mais il faut que nous trouvions une chaussure à notre pied. Nous avons visité quelques maisons, mais pour le moment nous restons sur notre faim. Hier pourtant, nous avons eu affaire à des agents immobiliers de la « vieille école », qui nous ont guidé et même conseillé dans notre démarche, et cela en laissant de côté le sens commercial de leur métier. Nous avons d’ailleurs plus discuté que négocié et cet échange fut très instructif. Preuve par là, que dans ce domaine, il existe autre chose que des vendeurs d’images peu scrupuleux…Tout le reste de la semaine sera consacré à ces visites et je risque de ne pas pouvoir vous abandonner ces quelques lignes régulièrement rédigées depuis un an et demi maintenant. Demain j’irai voir mes pigeons que je n’ai pas encore surnommé. Travaillant seul en journée sur cette plate-forme de transport, je me suis fait des nouveaux amis qui agrémentent mes heures de leur roucoulement sourd et amical. Ils trottinent autour de moi, me faisant confiance, me frôlant quand ils s’envolent vers la charpente métallique leur servant d’abri. Mais les gérants ne voient pas cela du même œil que moi, car il est vrai qu’ils font du dégât ces petites bêtes. Un chauffeur m’a dit l’autre jour d’apporter une carabine à plomb, seul moyen pour en venir  à bout ! A bout de quoi ? Ils me gênent pas moi, ces pigeons…je leur ressemble tellement ! 

St Sébastien. Printemps avant l' heure.

Ce Dimanche 20 Janvier est une belle journée. Nous avons profité de ce soleil avantageux pour parcourir durant deux heures et demie des  sentiers que nous n’avions pas encore empruntés autour du village. J’ai relevé la tête par moments, me disant en observant cette nature encore endormie et frileuse, qu’il nous fallait profiter un maximun de cette chance avant que nous prenions des décisions qui, logiquement devraient nous éloigner de ce petit paradis. Le jour de cette séparation viendra bien assez vite. Nous avons fermement l’intention de trouver une maison à acheter, mais vu les occasions qui se présentent, et le petit budget que nous voulons y consacrer, nous nous dirigeons vers un choix qui ne dépendra pas uniquement de nos désirs. Nous ferons pourtant en sorte de joindre l’utile à l’agréable pour ne pas mettre en péril ce que nous avons eu tant de peine à retrouver ici : la sérénité.  Je passe donc des heures sur le web pour trouver ou trier les plus ou moins bonnes occasions d’achat. Il faut sans cesse faire intervenir certains critères de choix : soit s’éloigner du lieu de travail et trouver un bien convenable, soit s’en rapprocher et pour la même valeur de prix se contenter d’une habitation plus modeste. L’essentiel est, je pense, de trouver un lieu de vie à la fois reposant et pratique tout en ne cédant pas à la facilité. La semaine qui s’avance devrait nous amener à quelques conclusions suite aux visites que nous devons effectuer. Je suis déjà un peu plus tranquille maintenant que j’ai réussi une fois encore à  stabiliser ma situation professionnelle. Hier soir, le personnel de l’entreprise était réuni dans un petit resto pour un petit repas traditionnel, événement qui m’a rappelé les repas de St Joseph que nous faisions dans le Nord, avec les ouvriers de l’entreprise où j’ai effectué mes premières années de boulot, il y a trente ans…Ce sont des moments de franche camaraderie, où les différends sont laminés au profit d’une compréhension humaine et saine. Me voici donc dans le même état d’esprit qu’à mes vingt ans, une certaine douleur en plus. Et je mesure grâce à cela la distance qui me sépare de cette période d’insouciance. J’espère simplement qu’il y en aura autant à venir, mais ne pouvant agir sur leur contenu, je les prendrai comme elles viendront. 

Foudre divine.

Je vais ressortir un dossier. Je l’avais rangé soigneusement un soir de juin 2006, sans plus y jeter un œil. J’avais pourtant bien travaillé sur ce projet, comme je le faisais depuis deux années, consécutivement. C’est un but que je m’étais fixé en 2004: réaliser sur 5 ans les 5 brevets montagnards de cyclotourisme donnant droit au brevet de cylomontagnard national. C’est un brevet qui n’apporte qu’à celui qui s’y frotte, sans gloriole ni gain, ni point de retraite supplémentaire. Je m‘étais donc donné du temps pour réaliser ce qui est un exploit pour un cyclo du dimanche comme je me considère. Ces 5 expéditions doivent s’effectuer dans chacun des cinq massifs montagneux de France, sur une distance de plus de deux cents kilomètres et 6 cols à franchir en moyenne, et cela sans classement, uniquement un temps du reste très large, à respecter dans la journée. En 2004 j’avais donc parcouru les pentes vertes et sauvages des monts du Forez, pas très loin d’ici. 2005 m’avait vu gravir les sommets un peu plus difficiles des Pyrénées et en 2006 je devais franchir les cimes encore glacées des Alpes. Tout était prêt. L’entraînement avait été assidu, l’hôtel était réservé, le parcours étudié, le moral conditionné. J’emmenai d’ailleurs avec moi dans cette galère, un copain pour qui ce genre d’aventure était une nouveauté donc lourd de sens et de plaisir envisagé. Oui, tout était prêt, il restait un mois à patienter. Mais voilà, lors d’un week-end pluvieux avec un groupe de cylo-TOURISTES, à Criel-sur-mer, je fis une mauvaise chute alors que je me trouvais A L’ARRET, et les conséquences ne se firent pas attendre : coude fissuré, plâtre et tout le tralala…et je me souvins que le matin, je m’en étais pris au Bon Dieu, lui montrant le poing pour le remercier de ce fichu temps ! Sa réponse ne se fit pas attendre…bon, c’est une explication comme une autre…Toujours est-il qu’une fois le plâtre posé, devant ce dossier bien ficelé qui devait m’emmener à la conquête de l’inutile un fois de plus, je décidai de remettre à plus tard cette expédition. J’avais bien le temps de voir l’année d’après. L’année d’après vient de se terminer et je mesure combien le cours de notre vie peut très vite prendre une autre direction. Puis un jour, on se retourne, on a comme la vague impression d’avoir oublié de réaliser quelque chose. J’y ai pensé ce matin. Il me reste quelque mois pour reprendre ce qui a été interrompu à cause d’une mauvaise pluie et d’une mauvaise humeur…Lui, là-haut, n’en pouvait rien…et depuis rien n’a été pareil.

Rêve'olution.

  Le petit blog d’Alain continue son bonhomme de chemin, avec ses hauts et ses bas. La petite vingtaine de fans est toujours fidèles au rendez-vous et je leur rend hommage. Ils ne se lassent pas de cette écriture impudique parfois, révoltée par moments, ennuyeuse à d’autres. Ils me pardonnent mon faible niveau en  haurtograffe et sourient à certaines naïvetés pathétiques. Mais ils sont là, et le savoir me porte vers un avenir que je n’imaginais plus. Et chaque soir, je suis moi aussi fidèle au rendez-vous, restant parfois de longues minutes devant  l’écran blanc de mon manque d’imagination, ou de mon manque d’intelligence pour la rédaction de certains sentiments, qui croyez-moi, sont bien difficile à rédiger. Mais je trouve toujours le moyen de contourner la difficulté et petit à petit le blog se remplis. Le classeur aussi. Chaque note est imprimée et rangée soigneusement sous pochette plastique. Cela fait beaucoup de papier ! Et beaucoup de lignes…C’est une occupation comme une autre, un sens que l’on donne à des instants que l’on ne veut pas voir sombrer dans l’ennui. Une démarche que l’on OSE. Avec plus ou moins de talent, mais combien d’œuvres, quelles soient littéraires, musicales ou autres, resteraient ou sont restés cachées du public par manque de confiance en ce regard extérieur que l’on craint toujours. Cette nouvelle technologie a ceci de bon, qu’elle permet à TOUS de s’exprimer. Et elle fait peur ,JUSTEMENT, à ceux qui pensaient détenir l’unique et éternelle Vérité. En cela le mot « révolution » prend tout son sens et là dedans, je m’y sens bien ! « Debout, camarades frustrés de tant de silence ! Faites chauffer les claviers, saturez les disques durs, y’en’ a des pas chers chez Leclerc et en ce moment c’est les soldes… » Ne vous inquiétez pas, vos mots seront lus, votre peine comprise et vos joies partagées. Les frontières sont définitivement abolies.

Vie perd aux poings.

J’ai reçu un coup de fil tout à l’heure qui m’a annoncé mon passage en CDD  début Février. Dans la foulée, on m’a laissé entendre qu’il n’y aurait pas de problème à le renouveler et ensuite passer en CDI. D’ici là peut-être que les contrats de travail auront évolué et que la démarche sera différente. Ces deux CDD, si je les accomplis totalement me mèneront jusque Août 2009. Toujours ça de fait me direz-vous ! C’est exactement ainsi que je vois les choses. Pour le reste, et bien on verra. Donc pour le moment pas de grosses craintes à l’horizon, le seul souci étant la baisse de revenus à laquelle nous allons devoir nous habituer, car, si j’ai des horaires de travail très cools, la fiche de salaire le sera moins. C’est un choix qu’il faut assumer. Si Fabienne a l’envie de se trouver un petit job, ce ne sera que mieux. Sinon on fera avec. Nous avons repris nos recherches concernant l’achat d’une éventuelle occasion immobilière, ceci afin de palier à la perte sèche que constitue le loyer. Mais encore une fois, pas de précipitation. Les prix semblent baisser sensiblement et nous sommes étonnés de voir des biens baisser de 10 à 20 000€ par rapport à l’année dernière.. !

Voilà donc une année qui repart de bonne augure, sachons profiter de ces avancées. Je ne fais pas de projet et ne suggère aucune bonne résolution pour l’année qui s’avance. J’ai en quelque sorte appris à me passer de ces états d’esprit qui consistent à placer la barre très haut et finalement se rendre compte, une fois le bilan établit, de notre triste capacité à ne pas tenir nos engagements. Mon goût prononcé pour l’improvisation dans toute circonstance, bonne ou mauvaise, m’a toujours été profitable, pourquoi donc en changer. Je me suis déjà expliqué là-dessus, je n’y reviens pas. Nous ne sommes pas à l’abri d’une défaillance, physique, matérielle, mentale ou autres si elles existent. Pourquoi voir trop loin, programmer un avenir qui ne nous verrait pas l’accompagner ? Laissons ce tracas aux politiques qui feraient bien, EUX, de nous faire espérer des lendemains meilleurs, tâche à laquelle ils ne semblent plus s’atteler, peut-être par manque de courage ou par goût trop prononcé et affiché de leur égoïsme exacerbé. Je suis content d’avoir quitté ce monde. Il y a tellement d’autres façons pour dire qui l’on est. Et je pense à ces amis laissés à 600 km d’ici, qui se son ré-engagés dans une campagne électorale qui va de nouveau faire rejaillir les rancœurs sous-jacentes mimant depuis des décennies la vie d’un village immobile et défaillant. Ils ont du courage. Un combat qui va durer 3 mois et qui dormira 6 ans. C’est l’inverse qui m’aurait intéressé.

Son et lumière.

Je dormais profondément cette nuit là. Ne me demandez pas de quoi je rêvais, il y a si longtemps…mais si près encore. J’étais seul à la maison. Et je ne sais pour quelle raison étrange, doucement je me suis réveillé, essayant de m’habituer à la pénombre de la chambre. Quelque chose me dérangeait pourtant. Un léger murmure, un bruit lointain, de la musique…Je restai quelques instants immobile à essayer de situer la provenance de cette intrusion nocturne. Ne trouvant aucune explication, je décidais de me lever. Notre chambre se trouvant au deuxième étage, je descendis jusqu’au premier et le bruit se fit plus net, plus évident. J’ouvris la porte qui donnait sur les escaliers menant au rez-de-chaussée, et, stupeur, je vis que la lumière du bas était allumée. Je descendis donc à petit pas avec, je l’avoue, le cœur qui s’emballait et l’échine qui se glaçait. Une fois arrivé au bas des escaliers je m ‘aperçus donc que toutes les lumières étaient allumées et que la radio marchait, pratiquement à très fort volume. Je restai quelques instants hébété devant cette situation, puis reprenant mes esprits, allais éteindre radio et lumière et montais me recoucher. J’étais seul dans la maison. Je mis du temps à retrouver le sommeil. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Je me souvins d’une autre nuit, lorsque rentrant par hasard chez moi pour venir y rechercher un quelconque matériel de sono, la radio s’était également mise en marche TOUTE SEULE, lorsque j’avais allumé la lumière. Puis je finis par me rendormir. Pas totalement puisque j’y repense ce soir. C’est arrivé, voilà tout, et je n’ai pas d’explication.

Mais si, ça va...

L’année 2007 s’est terminée les freins de la voiture bloqués et bien évidemment l’année 2008,elle, nous a offert la note, c’est à dire plus de 300€…bon, faut un début à tout et avec ce que les actus nous annoncent depuis une semaine, cette année s’annonce sous les meilleurs hospices. Mais la nouvelle la plus hypocrite que j’ai pu entendre ces derniers jours, concerne le danger supposé des téléphones mobiles offerts AUX ENFANTS. POURQUOI APRES NOEL ?!…Merci pour eux, pas pour les dépenses occasionnées. C’est franchement du foutage de gueule, excusez l’expression, comme on sait si bien le faire dans notre bon pays, et je crois que ce cirque n’est pas près de s’arrêter, à moins que… mais je n’irai pas plus loin, le jour où je voudrai faire un blog sur les actus je vous préviendrai. Mais j’ai déjà donné. En bavardages noctures dans des cafés enfumés, en chansons, dont certains textes vous sont proposés dans la colonne d’à-côté, au cours de repas qui tournaient vite à la dérision, et, plus jeune, dans des manifs dont je comprenais pas le sens. En réunion politique aussi, dans lesquelles, trop timide pour m’affirmer et pas sûr du tout du résultat de ma réflexion, je glissais mes raisonnements à l’oreille de mon voisin, qui, plus averti que moi dans cette discipline, se faisait un plaisir de tirer les couvertures à lui pour réchauffer un vide sidéral dont il souffrait dramatiquement. C’était pour l’intérêt général, seul le résultat comptait, ou contait, comme on veux. Le résultat pour moi est qu’en 2001, ma carte d’électeur finit au caniveau et que depuis je reste sourd à toute sollicitation de ce type (pas celui qui était à côté de moi.. ! ) , disons de cet exercice, pour éviter la confusion. Alors je ne me ferais pas l’apôtre de la bonne marche à suivre, puisque je suis incapable de passer outre le cataclysme de 2001 et 2002 mais cela ne m’empêche pas d’avoir certaines envies de mordre quand j’entends ce genre d’infos (sur les portables…). Pauvres petits, et surtout pauvres parents qui n’ont pas appris à discerner le plaisir d’offrir croyant joindre l’utile à l’agréable. Mais qu’on ne me fasse pas croire QU’UN PORTABLE EST UTILE A UN MOME DE 3 ANS…  Nouvelle culture ? Alors je dis : apportez-moi le revolver. Donc, et ceci afin de rassurer familles et amis qui s’inquiétaient de l’ambiance sombre dans laquelle traînaient mes dernières notes, je vais bien. Je continue à butiner d’humeur noire en humour noir et tant que vous lirez ces notes vous n’aurez aucun soucis à vous faire. Surtout si les imperfections orthographiques vous prouvent que, oui, c’est bien moi au bout du fil !!

R'eve eux cigar.

En écoutant Floyd, je venais d’écrire une longue note de souvenirs d’ado. PUIS j ‘ai surligné le tout et appuyé sur la touche Suppr. En fait je disais simplement sur cette note, qu’après tout, on s’était pas mal débrouillé, les amis et moi, pour sortir des 70’s et résister aux imbécillités qui ont suivi. Le plus difficile sera sans doute de finaliser tout ça. On a fait comme on a pu. Et le meilleur reste à venir. Voilà, c’est mieux ainsi. Que c’est bon de sentir soi.

Feux d'artifils.

Vers 19h, nous avons ouvert le champagne et préparé quelques amuse-gueule pour passer notre soirée. Nous nous sommes pris en photos pour envoyer aux amis et famille, pour leur souhaiter une bonne année 2008. Puis nous avons fait chauffer la télécommande, zappant de canal en canal pour trouver de quoi distraire cette soirée de réveillon. Nous avons pris des films en cours, nous sommes tombés sur des numéros de music-hall à couper le souffle ( dont le numéro d ‘androïde réalisé par un petit japonais), nous avons visionné un extrait du concert de Madonna à Montréal, ce qui fait que je suis ce matin entrain de réécouter l’album « Ray of ligth »…Vers minuit nous nous sommes souhaité une bonne année 2008, avec à l’esprit le déroulement de ces 5 dernières années…Puis nous avons envoyé quelques SMS, avons fini le champ et vers 1h, sommes montés nous coucher. Et avons sombré tout de suite dans un sommeil réparateur. Nous ne nous sommes ni menti, ni forcé. D’autres années finiront, d’autres commenceront, naturellement. Le monde continue de tourner, sa fin n’est pas pour demain, les jours seront ce que nous en ferons. C’est le seul pouvoir qu’il nous reste. Ce matin les chasseurs ont repris leur fusil et sillonnent déjà la campagne. Bonne année. 

Spleen.

Les hauts-parleurs diffusent une musique douce et l’icône de la souris reste immobile sur l’écran. Je n’ai envie de rien. Simplement sentir les secondes s’enfuir sans leur donner une quelconque utilité. Laisser l’esprit au repos, le regard fixé sur la photo de l’écran, me laisser submerger par l’immobilité de cette nature prisonnière. Ressentir les émotions passées, entendre des paroles oubliées, entrevoir des images furtives, comme suspendues dans une brume légère. Et ne pas en souffrir. C’est un simple bonheur que je m’octroie, et qui me soulage. Je pourrais rester des heures ainsi, bercé par cette mélodie, sans autre désir que cet abandon temporel. Je revisite des franges de ces années précédentes, essayant, parfois vainement, d’explorer plus profondément les raisons de certaines situations oubliées. Des éclats de rires, des pleurs, des colères, des moments de tendresses inattendus…Je ne laisse pas de place aux regrets. Le moments n’est pas choisi. Il ne reste que quelques jours de cette année et ce repos improvisé ravive la petite flamme qui tient éveillé ce feu d’espérance des jours à venir. Nul ne peut dire ce que sera demain. Le présent nous fige. Mon passé me fait vivre. Tout l’inverse de ce qu’on nous préconise pour notre bonne santé mentale. Est-ce cela qui forge la fameuse « résilience » ? Je ne sais pas. Je me suis toujours servit des douleurs de mon passé pour fortifier mon avenir. Aurais-je été plus fort si j’ avais sans cesse tourné le dos aux souvenirs ? Peut-être un jour en aurais-je assez de toujours vaincre les éléments pour continuer une route de plus en plus caillouteuse. Je m’imagine alors m’asseoir sur le bord du chemin, un soir de printemps, à mi-chemin du sommet d’une colline verdoyante et le regard plongé vers un horizon rouge de feu, baisser les yeux et chercher un sommeil tranquille. Comme je regarde cette photo ce soir, sans expression, juste une envie de tranquillité éternelle.

On the air.

Je me fous de la panne de Typepad. Je continue à rédiger des notes sans me soucier du jour et de l’heure où elles paraîtront, l’essentiel pour moi étant le parcours aléatoire qu’elle emprunteront pour arriver jusqu’au hasard d’un clic de souris curieuse. J’ai également changé le compteur qui ne servait à me situer que sur une période précise. Je sais qu’une bonne dizaine de personnes, proches ou inconnues, me suivent régulièrement, intéressées. Merci. Donc cette panne n’a pas d’importance pour le contenu de ce blog, puisque le flux n’a pas changé en régularité. En mettant un nouveau compteur j’ai volontairement faussé le nombre de visiteurs pour ne pas avoir à me rendre des  comptes sur le talent illusoire que ces textes pourraient cacher. Peut-être pensez-vous que cette réaction peu paraître excessive, voir ridicule, mais en faisant cela je reste fidèle à ma façon de voir tout ce qui touche à ce don de soi qu’est l’écriture, la musique, la peinture…et plus d’une fois cette réaction m’a porté préjudice. Témoin cette anecdote : Il y a une quinzaine d’année, suite à l’envoi d’une cassette audio pour une émission de télé, j’avais été retenu pour un passage télé en direct. Une fois sur place, on m’annonça que je concourrais en fait pour une sélection dont les suites pourraient être très bénéfiques. Devant ma mine dépitée et mon refus de participer à ce genre de scène, les organisateurs s’affolèrent de savoir comment ILS ALLAIENT BOUCHER LE TROU. Je poussai  quand même la chansonnette, grâce à la sympathie d’un animateur qui, d’un clin d’œil complice, me fit comprendre sa triste situation. Alors comprenez bien cela. Si j’écris depuis maintenant plus d’un an, c’est pour donner un peu de mon âme à qui en voudra bien, c’est aussi nécessaire pour moi que de dire bonjour dans la rue à un inconnu. Le résultat n’est jamais inutile. Et Typepad peut me laisser dans les méandres de ces circuits informatiques, je sais que mes signaux intimes résonnent dans la nuit, et jamais ne se perdent.   

Larmes et des ombres.

Comment trouver les mots justes pour parler à ce petit homme en mal de présence ? Resté à 600 km de nous pour vivre un amour naissant, il navigue sur cette vie désormais vide de sens, comme un bateau ivre, sans capitaine ni matelot. Qu’adviendrait-il si le seul attachement qui le lie encore à cette vie plate et monotone venait à lâcher ?   Nous avons vu venir à nous pour ce Noël, un fils semblant porter sur ses épaules le poids de ce deuil que nous vivons si loin de lui. Du haut de ses 26 ans, il porte dans le regard ce que les mots ne peuvent exprimer, un flot de larmes qui ne couleront qu’une fois son courage vaincu. J’ai souvent eu peur de ces colères rentrées, cachées, on ne sait pour quelle raison. Cherche-t-il désespérément les causes de cette absence injuste à ses yeux ? Sans doute. Frustré de ne pas avoir pris toute la mesure d’une situation dont il ne comprenait pas les aboutissants, il semble chercher aujourd’hui un remède à ce manque. Et nous, parents spectateurs impuissants devant cette âme torturée, nous ne pouvons que laisser agir notre instinct, si fragile devant ce travail à effectuer. Sans cesse répéter que nous sommes là, comme la mère rassure l’enfant lors des nuits de cauchemars…Nous ne pouvons que croire en un avenir meilleur pour lui et espérer une guérison définitive. Nous ne pensons pas à notre descendance, mais à la survie de ce fils qui reste notre seul horizon lorsque nous ouvrons les yeux sur demain. Là est la différence. Qu’importe si je n’ai pas le plaisir de voir courir des petites têtes blondes sur les sentiers rouges de Paugnat. L’essentiel est que vive notre fils.

Emigrant love.

Au début, ce n’était qu’une rencontre, un coup du hasard qui nous permis de respirer un peu, d’y voir plus clair en nous et notre avenir. Puis, sans brûler les étapes, nous avons appris à vivre ensemble, apprenant l’un de l’autre pour connaître nos faiblesses et notre force. Il ne m’a pas fallut beaucoup de temps pour sentir en moi cette recherche enfin comblée, cette perception de « déjà vu » que l’on ne veut plus laisser s’échapper. C’était lors d’une petite promenade en soirée, quelques jours après mon installation chez toi. Sur le sommet d’une colline je me suis retourné et j’ai pris conscience de l’émotion que provoquait en moi cette simple beauté, et que ce sentiment ne me quitterait plus. La connaissance dura une année, au fil des quatre saisons, je t’ai observé, écouté, humé, parcourant tes sentiers toujours changeant à toutes les heures de la journée, dans des ciels tantôt sombres, tantôt éclatants de lumière pure et unique. J’ai compris comment les éléments communient dans la plus parfaite entente, quand on leur laisse l’espace nécessaire et le temps qu’il faut. Un an vient de s’écouler et je crois que je suis totalement empreint de toi qui nous a accueillit et protégé sans poser de question. Faire demi-tour sera difficile à présent. Les vieilles mais solides  pierres grises de tes maisons témoignent d’un passé difficile dans lequel j’aime parfois me retrouver, mais la renaissance de ton environnement et le soin que portent tes administrés à sa réalisation, font que cette symbolique m’encourage à croire en des jours meilleurs. Je pensais à tout cela ce matin, marchant sur ces sentiers baignés d’une lumière hivernale silencieuse et odorante, essayant vainement de m’imaginer dans un autre lieu de vie, loin de ces senteurs légères de bois brûlés qui traînent autour du village. Tu as réussi à me faire oublier un pays dans lequel j’ai vécu durant cinquante années, sans qu’aucun remord me donne l’envie d’en retrouver la source. Je suis bien avec toi. Et tout ce qui m’incombe et beaucoup plus facile désormais. Au début ce n’était qu’une rencontre, un pur fruit du hasard.

Fun en bulle.

Les semaines passent vite. Nous voici déjà fin Décembre et depuis que j’ai commencé ce nouveau job, je n’ai pas vu le temps s’écouler. Tant mieux, tant pis, c’est là toute la question. Par moment je me dis qu’il faut une sacrée dose de culot pour entreprendre ce cheminement professionnel à 50 ans, et que cet équilibre fragile ne tient vraiment pas à grand-chose. Depuis l’année dernière je suis toujours « retombé sur mes pattes », mais la confiance que je mets dans la balance la fait pencher du bon côté. J’exerce un métier aujourd’hui qui me comble à tout point de vue : ambiance sympathique et familiale, horaires pratiquement à la carte, pas de prise de tête à rentrer le soir chez soi dans l’angoisse du lendemain…et pourtant les conditions de travail liées au froid sont parfois difficiles, le salaire au raz des pâquerettes…mais j’ai trouvé là ce que je cherchais en arrivant ici. Seule ombre au tableau, le temps que ce job va durer. On me parle d’embauche après deux CDD, mais j’attends confirmation. Et malgré cette incertitude, je ne m’inquiète pas plus que cela. Impossible de justifier cet état d’esprit, je n’en connais pas la raison, ou peut-être je crois trop bien la connaître : j’ai toujours été comme ça, je suis comme je l’étais à 20 ans, confiant en ce que je crois profondément sur mes faits et gestes. Alors bien évidemment, quand la Vie me joue des tours, je me sens trompé par les éléments extérieurs sur lesquels je n’ai eu aucun pouvoir, et cela j’ai du mal à l’accepter, bien que ce soit le lot de tout le monde. Les injustices de la Vie. Le long fleuve tranquille…alors je me dis que, ne m’étant jamais aventuré à voler à haute altitude, la chute ne sera pas si douloureuse. C’est peut-être de là que vient cette faculté à rebondir sur des décisions toujours positives. Je tenais simplement à rassurer les amis qui me lisent de loin et qui, au travers de notes parfois sombres, pourraient s’inquiéter. Je m’aperçois d’ailleurs que c’est la seconde note qui va dans ce sens en peu de temps, preuve par là que cet acharnement à vouloir rassurer témoigne d’un bon état mental. Mais revenons à ce début de note concernant la fragilité de la situation actuelle. Imaginons un instant qu’un pépin de santé, ou une crise de l’emploi soudaine ou tout autre soucis de cet ordre viennent perturber cette marche paisible du temps qui passe…comment réagirais-je ? Pour moi la question est déjà posée et pratiquement élucidée. Il ne me faut donc plus me la poser. Et continuer à être moi. Croyez-moi cela résout pas mal de problèmes, mais encore faut-il en avoir les moyens, et à ce jour, je les ai, même payé au SMIC.

Blouse couloir.

Souvenir de couloirs aseptisés. De guichets d’accueil en salles d’attente, nous avons marché vers des lendemains espérés et finalement anéantis. Nous avons écouté la médecine et la science comme l’élève écoute l’instit, respectueusement et timidement. Les regards ne se croisaient pas longtemps, les discours n’étaient pas longs. Simplement il fallait remettre au lendemain ce que l’on n’aurait jamais pu faire le jour même. Chercher. Répertorier. Nous avons vu un hôpital sortir de terre. Puis nous avons inauguré ses locaux, ses guichets d’accueil, ses salles d’attente. Nous connaissions ce labyrinthe à nous y promener les yeux fermés. La route idem. Nous savions comment faire pour arriver à l’heure aux rendez-vous. Eviter les embouteillages. Et l’odeur. Pas désagréable, non, juste simplement logique. Une odeur logique…c’est pas très littéraire, mais tellement réaliste. Les couloirs blancs ont tous la même odeur. Ces visites devenaient presque un divertissement. Un moyen de manquer l’école. De ne pas aller au boulot. Quand on s’habitue, on perd la raison. Mais finalement on est toujours rattrapé par le réalisme d’une situation. Il arrive un moment ou on ne peut plus dissimuler les sentiments. Et les regards des interlocuteurs furent de plus en plus fuyants. Les aller-retours devenaient fastidieux, sans surprises, à en devenir fataliste. Vivre pour oublier, vivre à tous prix, brûler les étapes, paraître détaché, insensible, faire croire à la légèreté de l’être, noyer la tragédie dans un océan de supercherie, d’hypocrisie…Nous avons traversé une folie muette, sourde et aveugle. La solitude a été notre lot quotidien bien plus qu’elle ne l’est  ce soir, car inavouée. Vivre dans le secret. L’absence de parole. Le manque de repère. Vivre dans l’inconnu, l’incertitude. Et ne savoir que faire quand la machine s’emballe et s’immobilise, définitivement. Alors vous portez le poids de ce combat comme une maladie imaginaire, à vous peser chaque jour, de peur de sombrer dans ce laisser aller qui vous a toujours angoissé. Mais votre poids ne bouge pas. Cela inquiète. Cette pesanteur n’existe pas. C’est simplement une grosse fatigue. 

La fleur au fusil

Comment faire pour se sortir de cette morosité dominicale ? Sitôt la note écrite j’ai pris le chien, mon courage, mon numérique et je suis parti vers les bois environnants. Le soleil réveillait doucement cette nature figée par un froid bien en-deça de ce que je croyais. Au loin des coups de fusils retentissaient sans interruption par intervalles de quelques minutes…le carnage commençait. Je marchais à vive allure, ravalant ma peine et ma colère qui depuis ce matin ne baissait pas d’intensité. Dans un prè blanchi par le gel, j’ai vu ces chevaux dos à dos et cela m’a interloqué une fois de plus « y’a pas que chez les humains qu’on se fait la gueule.. ! ». j’ai continué à prendre des photos pour me faire penser à autre chose que ces coups de fusil qui n’arrêtaient pas. Puis, très rapidement, la brume s’est levée, et les détonations ont cessé…le ciel m’avait compris! « ah ! les courageux, z’ont peur dans la brume… ». Une fois rentré, j’ai visionné les photos et, me disant qu’elles n’étaient vraiment pas extraordinaires, j’ai colorié ce monde à ma façon, comme j’aurais voulu trouver la nature ce matin, magique et sereine. C’est un peu de pouvoir que je me suis octroyé, à défaut de ne pas avoir pu faire taire les armes. Comme on disait dans les 60’s, le fusil est bien le sexe des impuissants…

Comptes de Noel.

  Le jour se lève. Nature figée. Si à Clermont il fait –5°, alors ici on doit tourner aux environs de -10°. Nous allons consacrer cette journée aux derniers achats de Noël. Merci aux travailleurs du Dimanche. La grand’messe commerciale va accueillir ses badauds dans les galeries marchandes surchauffées et bruyantes. Bonjour les microbes ! Salut les virus ! Docteurs préparez les ordonnances, on va vider les caisses de la sécu. Faut bien se débrouiller comme on peut quand on travaille 6 jours sur 7 pour arrondir les fins de mois et payer ces loyers insupportables. Pas seulement les loyers d’ailleurs. Deux voitures ça s’entretien. Heureusement que l’un de nous deux à arrêté de fumer sinon on voit pas comment on passerait les fêtes…bon, j’ai l’humeur massacrante ce matin, mais c’est normal, à ce que je peux lire dans les blogs, COMME TOUT LE MONDE, quand arrive la grande fête païenne, on déprime un max. Expliquez-moi pourquoi. Peut-être prenons nous conscience subitement, baignés dans ces illuminations passagères, de la détresse qui nous entoure, de la banalité de notre train de vie, de notre peur de l’avenir…Un doigt sur la bouche, nous essayons courageusement d’occulter ces sombres tableaux en faisant en sorte de n’apparaître que sous notre meilleur jour, sans que notre entourage ait à subir les foudres de notre mal-être contagieux. Hier soir, à l’émission salut les terriens, j’écoutais Patrick Sébastien parler de la sortie de son Cd et je ne pouvais que l’approuver. Il faut une sacrée dose de courage et de dévouement pour apporter un peu de gaieté dans ce monde de brute. Quitte à prendre le chemin inverse de nos idées sur la question. Des soirées dansantes j’en ai animé plus d’une et l’essentiel pour moi était de rendre ce public heureux d’être là. Sinon que de mariages, anniversaires, communions et fêtes de familles gâchées…tout ça pour dire que malgré l’humeur détestable dans laquelle je baigne ce matin, et les vomissements littéraires qui en résulte, j’aime le  monde qui m’entoure et je suis heureux d’en faire parti. Je vais me prendre cet après-midi ma bonne dose de bousculades en tout genre, tolérant les manques d’excuses car trop d’excuses tue le pardon, et noyé de chaleur conditionnée, je ne chercherai pas à comprendre le pourquoi du comment, faisant comme tout le monde, je vivrai. Il sera toujours temps APRES, de refaire le monde, d’analyser le passé et le futur, d’apporter de l’eau au moulin. Ce matin, cela ne servirait pas à grand’chose, vu la température. Mais la lumière est belle, c’est l’essentiel. Le jour est bien en place.

Ce qui m’embête c’est que Lens a encore perdu. Sébastien n’aurait pas été content, mais Damien, vu que c’est Monaco qui les a battu, l’aurait bien charié…

L'âme de fond.

  La pensée positive…ça me fait bien rire. Cela veut-il dire qu’il faut aller contre notre nature, au risque d’étouffer d’autres pensées ou idées certes, pas très réjouissantes, mais source de réflexions profondes que nous ne supposions même pas…Ces éclairs de lucidité nous surprennent aux moments les plus inattendus. Alors laissons-nous faire. Quelle que soit la teneur des sentiments qui nous traversent, laissons-nous dériver vers ces souvenirs heureux ou douloureux, il en sortira toujours une vérité, déformée ou non. C’est le chemin que j’ai décidé d’emprunter depuis quelques semaines, maintenant que je me sens plus apte à discerner les réalités de notre situation. Et d’ailleurs comment faire pour entretenir cette fameuse pensée positive quand les infos nous bassinent de nouvelles pas franchement  relaxantes, qu’à longueur de semaines les programmes nous baignent de crim’ , de police, de mémoire de guerre, d’environnement moribond etc…appuyer sur la télécommande. C’est ce que je fais. Sans pour cela me replier sur moi-même. Mais j’ai de la matière à travailler. Revenir sur l’enfance de nos enfants, revenir sur leur maladie, sur la manière dont nous avons abordé le sujet, ce que nous avons manqué, gagné, raté, construit. Ces notes peut-être serviront-elles si je m’applique à expliquer, sans doute par moments un peu trop intimement, ces moments de doute, d’espérance, de peur et de joies qui nous font aujourd’hui telles que nous sommes…à la fois fragiles et forts. Tout en paradoxes. Désormais, c’est devenu une évidence, notre vie sera un éternel paradoxe. Désolé, je ne trouve pas d’autre terme. Suis pas Hugo.

Sables émouvants

  Cette photo, même si la qualité n’est pas bonne, m’a toujours interpellé. C’est une photo de vacances ordinaire, sans grand intérêt. Du moins pour ceux qui ne connaissent pas son histoire. Nous avions fait ce jour là le tour de la Baie du Mont St Michel par un temps maussade. Si je me souviens bien nous étions vers la fin de matinée et il fallait occuper les enfants. Les plaisirs simples restent parfois inoubliables. Nous avons arrêté la voiture sur le haut d’une petite falaise et avons entrepris de descendre sur la petite plage parsemée de rochers. La marée était montante et comme vous le savez, dans la baie bla bla bla…. Nous nous sommes avancés tant que nous le pouvions vers cette eau qui venait vers nous, sautant de rocher en rocher, bravant le danger. N’ayez crainte, le risque était minime et calculé. Une fois arrivés sur les dernières roches, les pieds presque dans l’eau nous avons écouté cette nature qui nous entourait. Le bourdonnement sourd et régulier de l’eau qui venait vers nous donnait une note de musique à ce spectacle quelque peu tragique et poignant. Le ciel était bas, au loin l’abbaye semblait flotter sur la mer. Et l’eau montait. Après quelques minutes de contemplation, je décidai sagement de regagner la plage qui s’amenuisait. J’ai pris Sébastien sous les bras, Damien nous devançant, et Nicolas nous a montré le bon moyen de regagner la terre ferme, en bon grand frère. C’était comme une fuite devant les éléments qui nous prévenaient d’un danger futur. C’est vrai que la marée monte vite dans cet endroit. Une quinzaine d’année plus tard, elle submergera le passé, le présent et l’avenir. Et mes forces ne serviront à rien face à l’absurdité de ce destin incontrôlable. Seule, au milieu des flots, l’abbaye continuera de veiller.

Symphonie inachevée

Ils ont baigné dans un univers musical toute leur enfance. Je parle des enfants. Des groupes de rock, je ne sais plus combien j’en ai  traversé et à la maison c’était souvent des réunions de copains musicos…Je tenais pourtant à ce que cette passion n’empiète pas sur notre idée de vie de famille. Je prenais beaucoup de précautions à ce propos. Les guitares faisaient partie des meubles, la musique tournait du matin au soir, très raisonnablement, les répets se faisaient à la cave…et de temps en temps je voyais descendre un des enfants, qui écoutait quelques minutes puis remontait vers ses occupations du moment. Des trois, Sébastien fut sans doute le plus mélomane. Chaque fête était l’occasion pour lui de demander un instrument de musique en jouet. Mais nous faisions en sorte de lui offrir ce qui se rapprochait le plus de la réalité. Ainsi il eu sa batterie (pas un jouet, une vraie mais pour enfant) car il avait dès son plus jeune âge un goût du rythme très prononcé et efficace. Puis ce fut la guitare, puis le synthé…puis les logiciels informatiques. De moins en moins physique quoi…enfin…. Et jusqu’au bout de ses forces il a composé des morceaux que j’écoute encore et qui me font du bien, contrairement à ce qu’on l’on pourrait penser. Damien n’était pas si démonstratif mais tout aussi mordu de musique. Les dernières années il les a passées dans sa chambre à traduire une masse de morceaux de rap, comme une dernière révolte face à cet avenir fermé qu’il commençait à entrevoir. Des feuilles et des feuilles de textes écrites à la main, patiemment, presque religieusement. Malgré son état physique qui ne lui aurait pas permis de réaliser ce vœux, il avait commandé un billet pour le concert d’Eminem au stade de France en Septembre 2005. La tournée fut annulée, cela nous rassura car nous ne savions pas comment nous allions faire face à ce projet. Nicolas, l’aîné, qui a aujourd’hui 26 ans, continue à essayer de créer une musique qui lui est propre. Sans trop de moyens et seul. Cela lui prend beaucoup d’énergie mais c’est ce qu’il veut faire en ce moment. Bien au-delà de tout projet matériel. Pourquoi vouloir l’en dissuader ? Il veut simplement être une prolongation…une suite…faire aboutir des œuvres brisées dans leur réalisation modeste et sincère. Revenir vers la musique est le plus beau cadeau que je puisse leur faire ce soir.

Passé re-composé

Résolument tourné vers le passé. Il n’y a que là que je me sente moi. Malgré la force qu’il me reste pour toujours aller de l ‘avant et garder un goût minime soit-il pour de futurs projets. Mais les idées positives, les comportements positifs, je n’y crois plus ou je n’y aie jamais vraiment cru. L’essentiel est que je fasse rire autour de moi, non ? le reste cela me regarde. Alors je sais que je dois inquiéter les quelques membres de la famille qui me suivent à travers ce blog, à des kilomètres d’ici…mais je leur dis : soyez tranquilles, en fait j’ai toujours été comme cela. Il suffit d’écouter les paroles de mes modestes chansons ou poèmes pour en avoir la preuve. Depuis l’ouverture de ce blog, je me suis employé à expliquer notre installation, mais le sujet s’amenuisant je dois maintenant penser un peu à moi et coucher sur la toile mes souvenirs plus ou moins réjouissants qui me travaillent. Que voulez-vous, je m’y sens bien dans ce passé, comme dans un cocon fragile. Paradoxe bizarre, car une fois que j’en sort, je me sens comme soulagé, entraîné par une certaine forme de gaieté, à en devenir pesant pour ceux qui m’entourent. Donc, rassurez-vous, malgré les couleurs sombres que les prochaines notes pourraient vous inspirer, sachez que je ne suis que moi-même et non l’ombre de mon ombre…La preuve de ce paradoxe : je passe de l’écoute d’un Cure d’outre tombe à l’écoute ravigotante d’un cd de techno sans que mon comportement en subisse une transformation digne  d’un Mr Hyde des temps modernes. Et si ce juste retour des choses n’était tout simplement  que l’approche d’une guérison dont parlent nos psys dévoués au travers de leurs articles, trop longs je vous l’accorde. Il faut environ deux ans pour faire un deuil. Sébastien nous a quitté en 2003. Puis Damien en 2006. C’est la première fois que j’en parle ouvertement car aujourd’hui ce passé va me servir à nous retrouver tels que nous nous sommes quittés. Alors ne croyez pas que le ciel s’assombrisse d’un coup pour moi. Il s’agit d’une éclaircie, une vraie et belle éclaircie dans un ciel d’hiver glacé. En musique, tout compte fait j’ai suivi les conseils de Paulita…

Père et fils.

20h30, je démarre l’ordinateur. Un petit tour sur les blogs en cours, puis essai d’écriture. Rien. Auparavant j’avais bien évidemment démarré un peu de musique. Toute une série de morceaux de Techno enregistrés il y a une dizaine d’années. Et depuis que la musique tourne je reste là  à écouter cet enchaînement de sons, et cela suffit à ma soirée. Difficile de s’échapper lorsque l’on est pris par ce déferlement de mélodies synthétiques qui vous scotche au fauteuil. C’est grâce aux enfants, qu’il y a une dizaine d’année donc, j’ai fais le pas vers cet autre univers musical. Mes préférences furent longtemps vouées au Rock’n roll, mais au début des années 90, petit à petit, je me rendis compte que l’engouement pour cette culture me quittait peu à peu. Esprit bien trop occupé par soucis d’autre importance. Ce vide ne me quitta qu’au bout de quelques efforts sur mes a-priori musicaux. J’avais aimé Kraftwerk, été voir Tangerine Dream en concert, j’étais intéressé par la nouveauté en général, donc cette approche de la Techno ne fut pas vécue comme un traumatisme. Bien au contraire. Après avoir goûté au bouillon, je demandai la suite du festin. Tout retour en arrière fut alors impossible. Dès que je voulais repasser un CD qui avait bercé notre jeunesse, je trouvais cela complètement hors de sens, sans consistance, pompeux ! Et puis les enfants ont commencé à écouter autre chose. Nico vira  Jamaïque, Damien voua un culte à Eminem, seul Sébastien qui composait un peu sur ordi resta encré électronique. Question d’âge aussi, donc de maturité. Puis les évènements se précipitèrent. Plus de compos de Sébastien.  Et du jour au lendemain la musique qui s’arrête. Plus de goût à rien. Ni rock, ni Techno. Ecoute d’une oreille distraite des nouveautés à la radio. Puis après l’uppercut en général on reçoit un crochet qui nous envoie au tapis. Plus question de musique, simplement une convalescence personnelle en attendant que l’envie reviennent d’écouter du son. C’est ce que je fais ce soir, pendant le téléthon, mais j’ai eu la mauvaise ou bonne idée de mettre de la techno. Alors :

« Je reste là sans bouger

A attendre je ne sais quoi

Je n’ose rien leur demander

Car je n’ai plus grand’chose de toi

Rien qu’une ombre

Qui surgit de l’ennui

Rien qu’une ombre

Qui surgit de l’oubli… »

…paroles que j’avais écrites vers les années 85/86…

Sans doute difficile à lire cette note. En dehors de toutes règles bien établies. Mais que voulez-vous. Il faut rester soi-même. Sacrés mômes…

Arrêt sur image.

Vous en avez peut-être entendu parler aux infos. Ce week-end dernier, près de Pontgibaud, c’est à dire pas loin de chez nous, quatre jeunes gens se sont tués en voiture. Hier ce sont deux motards qui ont trouvé la mort dans des accidents de la route près de Clermont. Il ne se passe pas une semaine sans que je croise une voiture accidentée. C’est un phénomène qui nous a tout de suite interloqué quand nous sommes arrivés dans la région : la vitesse et les imprudences qui vont avec. Je pense à ces familles déchirées. Mais je ne porte aucun jugement. Cet état de fait est simplement regrettable et me renvoie 27 ans en arrière, lors d’une nuit terrible, lorsque je fus réveillé en pleine nuit par le martèlement de la porte d’entrée de mon appartement et les cris désespérés d’un ami qui venait m’annoncer la mort de sa copine. De notre amie. Nous étions à quelques jours de Noël, et c’est sûr, dans une situation aussi tragique, on ne peut penser que ce père Noël est vraiment une ordure. Un chauffard décide de prendre une priorité sur la vie des autres et provoque l’impensable…Véronique a quitté notre monde, je ne parle pas du monde céleste, mais notre monde, d’amis soudés, heureux de sentir cet avenir se dessiner sous les meilleurs hospices…Nous sortions des années 70 emprunts de cette douce utopie qui nous aurait fait abattre des murs, vaincre des armées par la seule force de notre volonté à vivre. Un coup d’arrêt nous fût porté cette nuit là. J’ai compris que nous n’étions pas seul maître de notre destin et commençais l’observation quelque peu paranoïaque de mon environnement, faisant attention aux signes évidents des dangers à venir. Et Véro est toujours là. Ses moqueries résonnent encore en moi comme pour me signaler une présence protectrice et rassurante. 

Et chaque année lorsque Noël approche, j’entend le son lourd de poings frappant cette porte…

L'homme invisible.

Les pages restent blanches et pourtant les doigts me brûlent d’écrire ces sentiments qui me torturent et me fatiguent. Pris au piège par cette rédaction publique, je me sens perdu face à tous ces souvenirs intranscriptibles. Et voilà ! Word me souligne ce mot et je ne sais pas pourquoi. Qu’importe ! Je parlais de Brel dans une note précédente, lui ne se gênait pas pour prendre des libertés avec la langue française, et cela l’a bien servi. Et voilà le cours de ma pensée dérangé. Je parlais de la fatigue. Pas cette lassitude physique que l’on ressent après une journée de labeur, je parle de cette fatigue sans nom, qui vous donne envie de fermer les yeux sans raison, juste pour le soulagement, être soudain plus léger que l’air, un geste de pure démission. Déconnecter cette mécanique abstraite que l’on sent vibrer dans le crâne et qui, la nuit, vous empêche de récupérer quelques forces utiles. Tourner le potentiomètre et amoindrir la sournoise douleur qui se tortille au fil des jours dans chaque pensée, laminant petit à petit le travail de nos petites et courageuses cellules positives. Oui je suis pris au piège. Comme je l’ai écrit il y a quelques mois, j’aurai voulu aller plus loin, me rapprocher de cette absence que je sous-entend sans cesse, de cet invisible que j’essai de peindre comme un mauvais artiste. Ce soir loin de ces souvenirs enfouis, je me sens tourner en rond comme une bête prisonnière et révoltée de cet état de fait. Je fatigue et pourtant je me sens fort encore. A force de chercher ses racines, on fini par se perdre dans les tunnels par lesquels on erre. On saute d’un souvenir à l’autre, d’une réflexion à une autre, au bout du compte on comprend l’inutilité de la Chose, rien n’avance, on ne fait que combler du vide. L’avenir est comme ces pages blanches que je remplis parfois de façon idiote et naïve, pour donner un sens à l’existence. Et quelquefois il faut se dévoiler. Lettre ouverte aux gens heureux. Durer. Continuer à écrire cette longue fugue, fuite, recherche, tous les termes sont envisageables pour décrire cet état d’esprit. Vaincre la douleur. Comme dit la chanson. C’est une pesanteur omniprésente, une peine qui n’en finit pas de se cacher au plus profond de mon âme. C’est la douleur invisible d’une partie amputée de ma personne, qui ronge petit à petit mon courage et ma volonté à survivre. Mais tout ira bien, c’est simplement une note qui est nécessaire à ma démarche, car se terrer à l’abri de la Vérité ne me servirait à rien. 

Une chanson ça va, trois bonjours les dégats...

Un extrait d’une chanson de Brel reprise par Florent Pagny et voilà mon week-end bien mal entamé, surtout lors d’un petit dej avec du pain pas terrible. Il paraît qu’en Auvergne on trouve les meilleurs blés de France. Bon va falloir recruter les boulangers. Donc déçu par ce que je viens d’entendre à la radio, je décide de replonger dans mon ancienne passion et de dépoussiérer quelques cd oubliés. J’ai toujours été plus mélomane que mégalo et cette passion d’antan ne  m’a pas brûlé les neurones au point d’envahir toutes les étagères de la maison. Ma collection est modeste et le coup de semonce du matin m’incite à la refleurir un peu. Fo dire…que pas très fortuné j’avais énormément de cassettes audio qui ont fini leur carrière dans une déchetterie de l’Avesnois. Et ma collection de33 tours, elle, s’est vu jetée en pâture au public lors d’une soirée disco que j’animais en tant que DJ ! Sous l’œil horrifié de connaisseurs qui m’en ont voulu un certain temps, comme le fût du canon…Cette nuit là je voulais faire table rase de tous ces collectors préhistoriques que je n’écoutais d’ailleurs plus, acro à la techno que j’étais devenu. Quelques uns furent sauvés in-extrémis et reposent tranquillement chez quelques copains heureux de posséder quelques pièces rares. Ce samedi après-midi donc, afin de faciliter la digestion du mauvais pain et de la mauvaise plaisanterie musicale d’Europe 1, pour ne pas les citer, de passage à la Fnac de Clermont, je me suis fais un petit plaisir en ma payant quelques vieux Génésis de derrière les fagots,(avant les années 80) un Led Zep qui me manquait ( pendant que la sono du magasin passait « Black dog » à fond les manettes), et un Floyd que j’avais déjà et que je vais devoir échanger… puis je me suis dirigé vers le rayon « chansons françaises » pour y acheter une intégrale de Brel, coincée entre Bruel et Cabrel (le sens du marketing, quand même !) , mais vu qu’il y manquait pas mal de chansons , j’ai laissé tomber. Et une fois rentré je me suis mis au boulot : revenir vers cette musique qui me manquait sans doute sans que je m’en  rende vraiment compte. Donc, chère et tendre épouse si tu me relis pour y repérer mes fautes d’ortographe, tu sais quoi m’offrir à présent pour Noël : une bonne collection de BREL, afin de me préparer doucement aux prochaines sorties de Bécaud chanté par Pagny, Régiani chanté par Pagny, Moustaki chanté par Pagny, Barbara chanté par…Pas tolérant ce soir le loser de service… c’est la faute au pain.   

Non non non non St Eloy il est pas mort...

Si vous connaissez la chanson et surtout si vous êtes du NORD, je veux dire le 59/62, ce titre est alors pour vous évocateur de réunion de camaraderie professionnelle comme il ne doit plus en exister beaucoup aujourd’hui. Dans cette région la coutume veut ou voulait ,car en voie de disparition, que chaque corps de métier fête son Saint patron, et le 1^er décembre c’est St Eloy, patron des métallurgistes qui est à l’honneur. L’occasion pour les ouvriers de se retrouver autour d’un pot de l’amitié, en oubliant griefs et rancunes. L’esprit de cette fête a été laminé par l’exigence de sécurité comme « ils disent », masquant bien évidemment une pseudo exigence économique. Les heures payées par le patron pour marquer cet évènement se sont réduite à une peau de chagrin, interdiction de boire le verre de l’amitié à l’intérieur de l’entreprise, plus de bistrot pour se réunir…il n’y a plus qu’à rentrer chez soi, mettre les charentaises et incurgiter quelques bières devant un match de ligue 1 ennuyeux à mourir ou une série policière, comme il se doit, à faire pâlir un Roultabille ! Bref je suis en colère contre ce massacre en règle de toutes ces traditions ouvrières qui au moins avaient le mérite de nous faire oublier pour un petit moment la sinistrose dans laquelle nous baignons continuellement et ceci, j’en ai bien peur, définitivement. Ici en Auvergne, le sujet n’est pas de rigueur car je ne pense pas que cette coutume ait existé un jour. Pour ma part je me suis fais plaisir en envoyant un  mail à tous mes anciens camarades de boulot qui m’ont tous répondu. Séance émotion. Cette fête sera la dernière édition pour le frangin, stéloitiste de la première heure et qui sera bientôt en retraite…heureux homme… ?

Quoi d'neuf docteur?

Pas grand’chose à dire en ce moment. La semaine dernière nous avons eu la visite d’un cousin de Belgique qui était déjà passé en Août. Il trouve peut-être ici un dépaysement dont il a besoin et c’est avec plaisir que nous lui faisons une petite place dans notre non moin petite vie. Ici petit à petit l’hiver s’installe. Noël n’est plus si loin, et déjà on observe les villes et villages se préparer pour cette période de fêtes. Les marchés de Noël font leur apparition, les guirlandes électriques se montent, les habitations s’illuminent. Malgré le froid un peu plus vif ici à moyenne altitude, nous continuons nos promenades régulières. Un sentiment nouveau cependant me travaille un peu en ce moment. Après cette année d’installation et de reconnaissance dans cette région, je ressens l’envie d’aller de nouveau vers « les autres », de créer des liens, de connaître, de m’intéresser à ce nouveau tissu social qui nous entoure. Bien dans ce nouveau travail qui m’occupe depuis près de  deux mois maintenant, j’aimerai trouver une occupation, un centre d’intérêt dans lequel je puisse me sentir utile. Avant de quitter le Nord, il est vrai que nous étions très impliqués dans diverses activités et ce manque commence à se faire sentir. Aller vers les autres en terre inconnue n’est pas facile je le reconnais, surtout lorsque l’on est comme nous d’une discrétion un peu trop pesante dans certain cas. Mais nous allons faire l’effort qui du reste ne peut être que bénéfique quoiqu’il en résultera. Laissons passer cette période festive et propice au retour en soi même et attendons la rentrée de Janvier.

Le temple du soleil.

Depuis que nous avons emménagé dans cet appart, près d’un an  maintenant, beaucoup de cartons sont restés fermés. Par paresse ou désintérêt, je ne sais pas trop. Dans la chambre d’ami où nous n’allons pas souvent, nous avons par contre déballé assez rapidement tous les livres. Les nôtres et ceux des enfants, des BD principalement. Alignés à même le sol, sur le plancher vernis de cette chambre mansardée, je ne sais pas ce qu’ils attendent. Et ils me font peur parfois lorsque furtivement mon regard s’arrête sur eux. Est-ce de la peur, de l’angoisse, du désarroi, des regrets ? Je ne sais pas trop. En attendant que les enfants grandissent, j’avais commencé la collection des Tintin et Milou et des Astérix…quoi de plus classique, et je dois dire qu’ils ont bien servi. Puis leur curiosité s’est tournée vers d’autres héros de BD dont citer la liste serait trop long, mais la collection s’est ainsi étoffé modestement. A une époque, avec l’avènement des jeux vidéos, le centre d’intérêt s’est quelque peu déplacé, mais toujours ils revenaient vers ces livres aux jaquettes cartonnées qui éveillaient sans doute chez eux d’autres émotions que celles, virtuelles, des gameboy et autres playstations. Ce sont des souvenirs de papier. Ce sont des images d’enfants, couchés chacun dans leur lit, en attendant l’heure d’éteindre la lumière, assidus sur ces pages d’histoires dessinées soigneusement, ce sont des souvenirs banals d’une vie de famille bien ordinaire et aujourd’hui disparue. 

Tchao pantin.

Cette fois, c’est parti ! L’hiver fait a fait son apparition ce matin et une couche de plus en plus importante commence à recouvrir les routes…j’espère que mes pneus neige montés l’année dernière et que je n’ai pas pris la peine de changer durant l’été seront toujours aussi performant pour pouvoir me remonter ce soir…En attendant ce petit épisode neigeux ne devrait pas durer et tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici demain. Nous échappons donc aux galères des mouvements de grève des grandes agglomérations, mais avons nous aussi nos petits soucis passagers. Comme disait Coluche dans ce film mémorable : « chacun sa m…. ». La notre est blanche et respire le bon air ! 

Mal dedans

Premiers flocons sur Paugnat, sans conséquence, mais cela inquiète Fabienne qui voit en cet événement normal pour la région où nous habitons, quelques galères futures…Dans le Nord nous nous plaignions de ne plus connaître d’hiver blanc, alors pourquoi craindre le bon fonctionnement de cette nature, ce qui devrait plutôt nous rassurer… Bien sûr ce n’est pas gai de prendre la route sur des routes enneigées, de déblayer cette neige devant chez soi pour pouvoir sortir, de gratter le pare-brise avant de partir …mais quoi de plus normal que s’adapter à ces changements d’habitudes routinières qui nous mettent plus en danger qu’on ne le pense. L’hiver n’est triste que pour les malheureux, mal logés, mal préparés à ces tourmentes glacées qui ajoutent à leur peine. Mais nous qui n’avons qu’à observer et attendre les beaux jours sans souci matériel, pourquoi nous plaindre de ce qui ne nous atteint pas physiquement. Vous me direz c’est un point de vue. On peut ne pas aimer ces tracas saisonniers, mais ferions-nous la différence si nous étions condamnés au soleil perpétuel ? Les malheureux seraient toujours à plaindre et nous également. Durant cette année j’ai pris énormément de photos, content que j’étais de voir ces changements de saisons s’opérer d’une façon la plus logique qui soit, m’émerveillant de voir cette nature vivre et nous appeler vers elle.  Profitons donc de cette saison froide qui approche pour élaborer des avenirs radieux, bien au chaud dans des cocons que d’autres ne connaîtront sans doute jamais…Laissons nous vivre au fil des difficultés naturelles qui nous incitent à y réfléchir. Arrêtons de nous plaindre.

Hier j’ai fais sauter une dent qui me faisait souffrir depuis un mois. Il m’en reste 28. C’est bien assez pour mes vieux jours !