Vous en avez peut-être entendu parler aux infos. Ce week-end dernier, près de Pontgibaud, c’est à dire pas loin de chez nous, quatre jeunes gens se sont tués en voiture. Hier ce sont deux motards qui ont trouvé la mort dans des accidents de la route près de Clermont. Il ne se passe pas une semaine sans que je croise une voiture accidentée. C’est un phénomène qui nous a tout de suite interloqué quand nous sommes arrivés dans la région : la vitesse et les imprudences qui vont avec. Je pense à ces familles déchirées. Mais je ne porte aucun jugement. Cet état de fait est simplement regrettable et me renvoie 27 ans en arrière, lors d’une nuit terrible, lorsque je fus réveillé en pleine nuit par le martèlement de la porte d’entrée de mon appartement et les cris désespérés d’un ami qui venait m’annoncer la mort de sa copine. De notre amie. Nous étions à quelques jours de Noël, et c’est sûr, dans une situation aussi tragique, on ne peut penser que ce père Noël est vraiment une ordure. Un chauffard décide de prendre une priorité sur la vie des autres et provoque l’impensable…Véronique a quitté notre monde, je ne parle pas du monde céleste, mais notre monde, d’amis soudés, heureux de sentir cet avenir se dessiner sous les meilleurs hospices…Nous sortions des années 70 emprunts de cette douce utopie qui nous aurait fait abattre des murs, vaincre des armées par la seule force de notre volonté à vivre. Un coup d’arrêt nous fût porté cette nuit là. J’ai compris que nous n’étions pas seul maître de notre destin et commençais l’observation quelque peu paranoïaque de mon environnement, faisant attention aux signes évidents des dangers à venir. Et Véro est toujours là. Ses moqueries résonnent encore en moi comme pour me signaler une présence protectrice et rassurante.
Et chaque année lorsque Noël approche, j’entend le son lourd de poings frappant cette porte…
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