Depuis que nous avons emménagé dans cet appart, près d’un an maintenant, beaucoup de cartons sont restés fermés. Par paresse ou désintérêt, je ne sais pas trop. Dans la chambre d’ami où nous n’allons pas souvent, nous avons par contre déballé assez rapidement tous les livres. Les nôtres et ceux des enfants, des BD principalement. Alignés à même le sol, sur le plancher vernis de cette chambre mansardée, je ne sais pas ce qu’ils attendent. Et ils me font peur parfois lorsque furtivement mon regard s’arrête sur eux. Est-ce de la peur, de l’angoisse, du désarroi, des regrets ? Je ne sais pas trop. En attendant que les enfants grandissent, j’avais commencé la collection des Tintin et Milou et des Astérix…quoi de plus classique, et je dois dire qu’ils ont bien servi. Puis leur curiosité s’est tournée vers d’autres héros de BD dont citer la liste serait trop long, mais la collection s’est ainsi étoffé modestement. A une époque, avec l’avènement des jeux vidéos, le centre d’intérêt s’est quelque peu déplacé, mais toujours ils revenaient vers ces livres aux jaquettes cartonnées qui éveillaient sans doute chez eux d’autres émotions que celles, virtuelles, des gameboy et autres playstations. Ce sont des souvenirs de papier. Ce sont des images d’enfants, couchés chacun dans leur lit, en attendant l’heure d’éteindre la lumière, assidus sur ces pages d’histoires dessinées soigneusement, ce sont des souvenirs banals d’une vie de famille bien ordinaire et aujourd’hui disparue.
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