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Je n’aime pas rester sur une déception. Aussi ce samedi
matin , dès notre réveil, j’ai proposé à Fab de reprendre la route vers St
Etienne, afin d’exorciser ce malentendu entre moi et le 1er mai.
Nous avons donc pris la route vers l’Est, droit vers un soleil splendide et
annonciateur d’une belle journée. De temps à autre je donnais un coup d’œil
dans le rétro intérieur et j’entrevoyais déjà un ciel bien sombre bien au-delà
de la ligne de crêtes de la chaîne des Puys. Nous avons donc re-traversés les
forêts des monts du Haut Forez, cette fois sans aucun brouillard, et nous avons
pu admirer ces milliers d’hectares de sapins serrés les uns contre les autres,
renfermant dans leur pénombre les secrets d’une végétation sans doute encore
vierge par endroits. C’est un spectacle tout à fait différent qui nous
attendait six heures plus tard, au même endroit, sur le chemin du retour. Une
pluie diluvienne nous tombait dessus, arrivant de l’ouest, de cette masse
sombre et inquiétante que mon rétro m’avait renseigné le matin. Nous avons
rejoint les Dômes sous la pluie, puis, comme nous n’avions pas forcément une
envie pressante de rentrer avons foncé sur Pontgibaud, juste pour la forme. Une
douce lumière de ciel d’orage baignait les cimes enneigées des volcans et, encore une fois, une lourde
émotion me submergea devant ce spectacle grandiose et indescriptible. Nous
venions de faire l’aller retour entre les Monts du Lyonnais et les massifs
volcaniques d’Auvergne, traversant deux plaines riches et paisibles, sautant
par-dessus les forêts noires et mystérieuses du Forez et en cette fin d’après-midi,
ce ciel magnifique acheva de satisfaire mon besoin d ‘évasion. Car ce Samedi
matin, je n’avais pas envie de penser à ces nouvelles crises qui s’annoncent,
je n’avais pas envie de souffrir inutilement, de craindre le lendemain. Je
voulais rouler à ne plus savoir que dire, rouler sans me retourner. Faudrait
enlever les rétros intérieurs des bagnoles. Ou acheter une bonne vieille camionnette
aménagée. Et partir loin, loin….
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