La température extérieure sous abri n’a pas bougé depuis
quinze jours : entre 6 et 7 degrés. Ce matin un soleil timide tente
désespérément de percer la masse nuageuse qui stagne sur le pays. Un petit air
de grippe a flotté depuis deux jours dans la maison et je reste cloîtré ce
week-end, en profitant pour lire et prendre un peu de chaleur. Nous avons
annulé le repas que nous devions faire avec des amis ce midi afin de ne pas
propager ce tourment passager qui, en plus d’un moral déjà bien bas, m’a sapé
toute envie d agir. Ce sont des petits tracas sans importance mais je n’ai pas
envie de les subir. J’ai envie que tout soit simple, clair sans obstacle, je
n’ai pas envie de trop réfléchir aux questions qui peuvent se poser. Car
parfois j’ai l’impression, et surtout en cette époque charnière, de n’être
qu’une machine à penser, et cela me fatigue. Le temps de laisser tomber un peu
cette note et le soleil en a profité pour éclabousser de sa puissante clarté
les collines avoisinantes, juste pour me narguer. Mais je ne me démonte pas, je
sais que ce n’est qu’une apparition fugace et que d’ici peu les nuages
reviendront ternir cette journée qui s’avance. De ce fait j’ai sorti mon
attirail de parfait vacancier et j’ai commencé la préparation de nos prochaines
escapades estivales, tant que l’on peut, mieux vaut en profiter. J’ai ouvert en
grand la carte de France et j’ai regardé, sourire aux lèvres, toutes ces routes
surlignées au marqueur transparent, me remémorant ces kilomètres avalés à
travers les paysages toujours changeants de notre beau pays. Et je me suis
demandé si j’aurais l’occasion de visiter toutes ces régions laissées sur le
bord de la route, par faute de temps…et d’argent. L’évidence m’a alors fait
prendre conscience de l’urgence de la situation. Le soleil commence à
disparaître sous l’arrivée des nuages annoncés pour la journée. Fébrile, je
vais attendre que passe cette journée d’enfant malade, m’amusant avec mes
jouets et mes rêves.
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