Ma lourde culture ouvrière m’a toujours porté à penser
qu’aucune catégorie de métier ne devait travailler le 1er Mai.
Pourtant il m’arrive d’avoir quelques éclairs de lucidité et d’entendre la voix
de la raison adoucir cette implacable doctrine. Et ce matin, en observant ce
ciel gris comme un ciel de Pâques, comme dirait l’ami Brel, je me suis dit,
après avoir vérifié sur le Web que certaines grandes surfaces faisaient entorse
à la règle, que nous filerions bien vers St Etienne, là où se trouvent les Ikéa
et Alinéa les plus proches de Clermont. Nous avons donc décollé vers 9h30, au
travers de nuages déversant leur crachin épais sur les Volcans pourtant déjà
bien refroidis cet hiver. Nous avons pris l’autoroute vers Lyon, traversant le
Haut Forez, au milieu des forets de sapins recouvrant ces massifs sauvages qui
séparent les plaines de Limagnes et celles du Roannais. Nous sommes
arrivés vers 11h sur un centre
commercial totalement désert, dont les parkings étaient parfois traversés par
de rares pigeons de notre espèce qui avaient eu la faiblesse et la naïveté de
croire aux affabulations grossières et mensongères de maître Google. Je vous
passe les sentiments qui nous ont traversés durant quelques secondes. Pourtant,
même si la déception était au rendez-vous, nous n’étions pas franchement en
colère. Je calculai rapidement qu’avec l’aller retour nous aurions pu aller
tremper nos pieds soit dans l’Atlantique, soit sur les bords de la
Méditerranée, et bien vite, après avoir encore pesté contre ce foutu Web, je me
suis dirigé vers le centre de St Etienne.
Mais la ville ne m’a pas retenu. Nous nous sommes retrouvés
sur l’autoroute de Clermont et moins d’une heure après notre arrivée sur le
parking d’Alinéa, nous filions vers nos Volcans, moi tout heureux de savoir que
le 1er Mai existait encore dans ce monde injuste et égoïste. Nous
avons bifurqué à la sortie de Feurs pour reprendre la nationale et avons garé
notre Peugot 206 Trendy, près d’un Macdo, comme des djeunes. Sans complexe nous
nous sommes enfilé notre hamburger/frites mais Evian, au milieu d’ados qui se
foutaient pas mal de savoir que nous étions le 1er Mai. Puis nous
avons repris la route, celle sur laquelle en 2004 j’avais traîné ma bicyclette
lors de mon premier brevet montagnard. J’ai repéré la petite route sur la
droite que j’avais empruntée vers 3h30 du matin et qui menait vers mon
aventureux périple, et celle, sur la gauche, par laquelle j’étais revenu, vers
22h. Bon sang, quel souvenir !
A proximité de Clermont, pour profiter de la petite
éclaircie de cette sombre journée, nous avons été visiter le petit village de
Montpeyroux, site classé, que vous ne pouvez pas manquer si vous descendez vers
le sud par l’A75. Il est facilement reconnaissable grâce à sa tour médiévale
surplombant le village, sur votre gauche. Puis vous avons réintégré nos nuages
toujours aussi épais, sans vraiment ressentir de mécontentement contre ces
employés qui avaient pu profiter de ce jour de repos OBLIGATOIRE. Reste à
connaître la raison de cette erreur d’info sur le net. Mince, dire qu’on aurait
pu aller faire trempette…
Dire que j'avais oublié que c'était le 1er mai en plus. Fête du travail. Il y a une telle ironie à mettre cela en perspective de ma colère actuelle que je ne peux que te remercier de la synchronicité de ton passage sur mon blog ;-)
Rédigé par : Kerleane | dimanche 02 mai 2010 à 13H48
Moi, je n'avais pas oublié qu'on était le 1er mai, je savais que JE ne travaillais pas, mais lorsqu'il a fallu préparer le repas et que je me suis aperçue qu'il me manquait l'essentiel pour mon plat, ma 'sauce' avait été acceptée par le jury de mes enfants, mais ils voulaient à tout prix la manger avec des tagliatelle et surement pas avec le riz que j'avais prévu!!
En route pour le mag!
Quoi?
Ils se permettent eux aussi de fêter le 1er mai!
Je n'y avais pas pensé, mais finalement, je rentre à la maison super-gonflée après les gosses!!
Aussi, j'ai fait ma petite crise d'autorité, et tout le monde a mangé de ce riz parfumé et parfaitement cuit!!
Voilà une journée utile!
Je t'embrasse. Evelyne
Rédigé par : alibi-bi | lundi 03 mai 2010 à 11H53