J’écoute « Harvest », le prochain bouquin à lire est sur le bord du bureau, dehors il fait –3, Fabienne, en bas, tricote, imperturbable. L’apéro du vendredi est déjà loin, deux trois rondelles de saucisson sont venues me caler l’estomac, il y a des soirs de week-end où j’ai surtout pas envie de m’embêter avec des histoires de repas. Mis à part les sempiternels rabâchages policiers de fin de semaine je vois pas ce que la TNT pourrait nous offrir de bon. Demain, c’est le grand cross de Volvic, et on annonce d’importantes chutes de neige pour la nuit. Je souhaite donc bon courage à tous ces coureurs de tout âge qui vont crapahuter dans les collines avoisinantes. Je n’ai jamais eu ce courage moi. J’ai effectué quelques randos sous une pluie battante, dans un vent tenace, mais ce ne fût que "quelques" . Tonton disait : il faut laisser le temps au temps . Je laisse donc la neige aux luges, le vent aux feuilles mortes, la pluie aux grenouilles, le soleil aux coups de soleil, et j’essaie de faire un break après ces quatre années de réflexion. Et je le sens bien venir ce temps, celui qu’il ne faut pas confondre avec l’autre, celui qui vous laisse perplexe, ennuyé, indécis, hagard, bête. Je pense à « Emigrant song », le premier titre de ce blog, évocateur d’un mouvement, d’une migration déterminée, et pour finir d’une installation opportuniste. Et je pense à « Sadsong », tire d’une chanson de Lou Reed, à travers laquelle je me suis vu décrire des états d’âme parfois bien sombres uniquement sauvés de la dépression par la proximité d’une nature à fleur de peau qui réveilla en moi le goût de l’authenticité. Aujourd’hui, quel titre pour quelle vie ? Quelle vie pour quelle histoire ? C’est Tangerine dream qui tourne sur le PC pour terminer cette note et je m’aperçois qu’en fin de compte j’en reviens toujours au même. Une espèce de blues heureux comme les imbéciles du même nom qui n’ont pour tout espoir que les idées qu’ils se font de la gentillesse des gens qu’ils croisent. Oh comme j’aimerais de nouveau croire qu’il y aura des lendemains meilleurs. Mais après 25 minutes d’infos bien que ce soit sur france3, je ne peux que penser que dans le meilleur des mondes, mes malheurs sont encore ce qu’il y a de mieux à prendre. C’est bien pour cela que je m’en suis toujours amusé. Demain nous serons dans une autre maison car c’estcertainc’estledernierhiverquel’onpasseici, et je commence doucement à me séparer de mon environnement, arbres, montagnes, sentiers, levers de soleils, et tout le tralala pour un terre à terre moins poétique. ET C’EST A CELA QU’IL FAUT SE PREPARER. A la séparation. D’avec tout.
Tiens, il y a plein de choses dans ce billets... qui générent autant de réflexions...
- La télé : beurk ! pour garder le moral ne surtout pas regarder les infos ! ! !
- La météo : ici pluie diluvienne et un déménagement au programme (pas le mien) : ça va faire floc floc dans les chaussures !
- quel titre pour quelle vie ? pour la mienne c'est "entre gris clair et gris foncé" qui me vient spontanément... rien à voir avec la météo cette fois...
- pour moi les lendemains ne peuvent être que meilleurs... car le meilleur reste à venir...
c’estcertainc’estledernierhiverquel’onpasseici : qui sait où je serai l'hiver prochain ? la vie est surprenante...
- la séparation : je crois qu'au fond on n'est jamais séparé (que dans l'idée du matériel) : les énergies, les ondes n'ont pas de limite... Même avec les êtres il y a parfois des connexions étonnantes qui se produisent en dehors de l'espace et du temps...
Allez, je file, il y a des cartons qui m'attendent... et des amis qui déménagent pour une nouvelle vie !
Rédigé par : Petite Voix | samedi 27 novembre 2010 à 08H49