Le sommet du Puy de Paugnat est couvert de givre. Cent mètres plus bas, dans les rues du village, les nuages se bousculent formant un brouillard froid dans lequel je marche à vive allure, pour me réchauffer. Le chien profite de cette sortie matinale pour évacuer toute l’ énergie qu’il n’a pu mettre à profit de la semaine à cause d’un maître un peu trop paresseux pour l’emmener comme il le faisait avant. Il est d’ailleurs temps qu’il se reprenne en main, ce maître, car depuis son retour de vacances dans le Sud il traîne un ennui qui le fatigue de plus en plus. Alors ce matin, après le petit dèj, il s’est envoyé un Talking Heads pour voir. Et il s’est surpris, les mains dans l’eau de vaisselle, entrain de ce dandiner sur cette musique qui lui a tant inspiré de sensations dans un passé si proche encore. Oui il était chouette ce groupe à la musique sans doute un peu trop originale pour plaire à tous. Philippe Djan en parle d’ailleurs dans un de ses romans, excusez de me répéter. Et le maître se souvient. De cette soirée à Lille, dans une boite de nuit au nom très évocateur, où, devant un public abruti d’alcool et de femmes dénudées se tortillant dans des cages en verre, il a assisté à un concert de ce groupe qui en était qu’à ses début. C’était en 77. Il revoit ce chanteur un peu déphasé et étonné d’être dans ce genre d’endroit, remercier ce public totalement indifférent à ce qui se passait sur scène : « Bonsoir Macumba ! » dit-il un rictus de mépris au coin des lèvres. L’institution New-Yorkaise prenait forme. Et moi j’étais marqué à jamais. Enfin quelque chose correspondait à ce que je ressentais vraiment. Un peu de folie, beaucoup d’humour bien décapant, beaucoup d’originalité, et sans cesse de la nouveauté. L’antithèse de la vieillesse. Je ne me suis jamais ennuyé en écoutant cette musique. Alors il est grand temps de me refaire un traitement à grandes doses de tous ces CD qui sont là à attendre de tourner. Après tout, nous sommes dans le pays natal de Jean Louis Murat qui déclara au début de sa carrière s’inspirer de ce groupe. Je n’ai jamais très bien compris pourquoi. Peut-être dans les morceaux les plus sombres ? Je sais pas. Faudrait lui demander. Il était la semaine dernière à Cournon, pas très loin d’ici, en tant que parrain du Téléthon. Tout arrive. Bon allez, faut se reprendre…Qu 'est-ce que je vais écouter maintenant, Psycho killer ?
Bon comme cadeaux de Noël je vous diffuse ces deux vidéos retraçant une partie de la carrière de ce groupe qui vient de me décoincer une grosse boule dans la gorge…
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