Le vent du Nord s’est levé vers deux heures de l’après-midi.
Aux fenêtres des maisons, les volets se sont fermés les uns après les autres,
faisant affront à un soleil qui s’était donné un mal de chien pour réchauffer
le village engourdi sous la neige. Allongé sur le fauteuil, j’ai entendu le
murmure caractéristique de la bise essayant de se frayer un passage par chaque
interstice. Cela m’a dérangé dans ma sieste, mais d’un autre côté j’ai aimé
écouter cette plainte s’insinuer dans la maison. Les menuiseries ont craqué,
brisant le silence que cette journée d’hiver avait installé depuis le matin. Le
chien, blotti dans sa fourrure a relevé le museau, inquiet, puis s’est replongé
dans son demi-sommeil, les oreilles toujours dressées. Je me suis levé pour
regarder par la fenêtre ce changement de temps soudain. Le léger manteau de
neige tombée ces derniers jours, se soulevait par saccades successives sous les
petites bourrasques de vent , et une poudre légère et blanche formait un
brouillard opaque dans les rues du village. Dans le ciel, les lourds nuages
sombres de ce matin venus de l’Ouest
qui nous avaient apporté un peu de neige, avaient disparu, laissant
place à un ciel bleu pur dans lequel filaient maintenant quelques fins nuages
blancs, dans la direction opposée. J’ai pris un bouquin acheté ce matin, et lu
une cinquantaine de pages en attendant que Fab termine sa sieste, en haut. Le
froid continuait son travail essayant de pénétrer l’habitation par tous les
moyens. Je me suis décidé à tirer les rideaux, préférant mon confort à
l’incomparable lumière qui baignait la pièce en cette fin d’après-midi d’hiver.
Et j’ai attendu la soirée. Demain sera un autre jour.
C'est demain. Ici, le vent a joue toute la nuit avec les volets, me réveillant plusieurs fois. Ce matin, c'est un ciel de neige, mais j'espere qu'elle ne tombera pas ou pas trop, en tout cas. J'ai un train a prendre ce soir. Je rejoins mes enfants a Strasbourg.
Je voulais te dire (ou plutôt redire) que je te lis toujours avec plaisir. Tu écris vraiment bien, tu as la trempe d'un écrivain.
Je reviens donc régulièrement, pour le bonheur de lire des lignes bien ecrites et des faits bien dits.
Bonne fin d'année.
Rédigé par : Lili Gertrudis | dimanche 20 décembre 2009 à 08H56