Pour aller à ce concert, Kamel avait emprunté la voiture de son père, une Opel, je crois. Ou une Ford, je sais plus. Ce model des 70's qui sentait bon le simili et l'essence. Il fallait rejoindre Lille et à l'époque l'autoroute pouvait mal d'être terminée. De timides tronçons faisaient leur apparition ici ou là et la plupart du temps on se retrouvait coincé dans des embouteillages à n'en plus finir sur l'ancienne nationale. Je me souviens avoir refait cette route bien des années plus tard, mais à vélo, et à 18km/h on a le temps de se souvenir. C'était une chouette soirée, mais le temps n'était pas fameux. Kamel n'arrêtait pas de délirer, comme à son habitude et l'ambiance dans l'habitacle était on ne peut plus jovial. A ses côtés, Véro. Image qui me noue encore la gorge ce soir et provoque soudain un épais brouillard sur ses moments uniques. Mais bon. Nous allions voir deux groupes devenus mythiques par la suite mais qui sortaient juste des caves New-Yorkaises à l'époque: Les Ramones et en première partie, les Talking Heads. Je n'étais pas aussi branché que mon ami, mais je lui faisais une totale confiance car c'était par lui que toute la bande était mise au courant des dernières nouveautés. En écoutant les Talking Heads j'avais plutôt l'impression d'entendre un groupe de bal banal et Kamel s'en offusqua à juste propos. Mais ce que je vis et entendis ce soir là dans la petite salle du Macumba me perturba irréversiblement. J'eus l'occasion plus tard de revoir ce groupe dans une plus grande salle, dans une autre dimension, dans un autre monde. Leur musique m'a toujours interpellé et je la ressens comme au premier soir. Celui où je nous vois, quelques fous chevelus devant la scène d'une boîte où des filles nues se frottaient le long de tubes fluorescents. Je sais j'ai déjà parlé de tout ça. Merci Kamel. Merci Véro, prend bien soin de mes tiots, là-haut.
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