Il me faut sortir de cette période toute vouée à la nostalgie et aux regrets. Me tourner vers cette nature qui m’a tant fait de bien l’année dernière. Je m’inquiète de ces promenades de plus en plus rares qui me lassent au bout de quelques instants, et mes regards vers ces horizons que je crois connaître par cœur ne me surprennent plus comme avant. Pourtant les paysages changent sans cesse, bousculés par les intempéries neigeuses et les redoux consécutifs. Il n’y a pas de stabilité et nous devons nous adapter semaines après semaines aux caprices de la météo. Ca me fatigue. Comme me fatiguent ces actualités navrantes et harcelantes. Ce matin, en attendant notre rendez-vous avec notre conseillère, dans la salle d’attente de la banque, je regardais sans réaction, passivement, les nouvelles diffusées sur un écran high-tech. Je regardais les images sans les voir, soulignées d’un bandeau d’annonces d’autres actus, et d’un troisième menu déroulant couronnant le tout. Je me suis dit que nous devions être surestimés pour notre intelligence, à voir cet amas, ce gavage de nouvelles dégringoler sur nous avant même que nous puissions en faire le tri. Ils attendent quoi de moi ?
Que je devienne encore plus parano que je ne suis ? Ou que je ne lise plus mes relevés bancaires, pour pouvoir me sucrer les comptes qui me rapportent un peu au profit d’autres qui ne rapportent rien ? Tout ça sans rien me dire et accompagné d ‘une carte de vœux ? Non mais, pour cette fois c’est raté, vous allez me faire le plaisir de tout remettre en ordre chère banquière sinon j’enterre mes économies…ou je fais sauter la banque. Qu’il semble triste cet hiver…et ennuyeux. Mon frère arrive cet après-midi, sans pneus neige, espérons qu’il pourra grimper jusqu’ici.