Qu’ils sont longs à s’écouler ces dimanche pluvieux, quand
le mouvement semble impossible, quand le ciel désespérément gris plombe de sa
tristesse lourde et lancinante toute envie d’action. La semaine va prendre le
relais dans un froid qui va ,lui, reprendre ses quartiers et amener la neige.
Il en reste de ci delà quelques traces sales dans les sentiers et la terre dans
de nombreux endroits n’a pas eu le temps de dégeler malgré un redoux sensible.
Fabienne a repris son tricot pour me confectionner un pull, et je l’observe
parfois, essayant de comprendre cette patience imperturbable qui lui donne un
charme bien particulier. Elle ne sait pas rester à ne rien faire et, bien
souvent, je suis obligé de l’asseoir de « force » dans le fauteuil
pour arrêter cette boulimie d’occupations que j’envie parfois. Je lisais dans
un livre consacré à la population de ces contrées auvergnates, que c’était un
aspect du caractère féminin d’ici, d’avoir toujours un ouvrage en main. Cela ne
m’étonne donc pas puisqu’ une part des origines de ma compagne est de pure
souche auvergnate. Je lisais également que les habitants de ces contrées au
climat rude n’étaient pas très souriants et souvent fermés à toutes sortes de
bonhomie joyeuse ou blagueuse. Nous avons pu vérifier cet aspect des choses,
j’en parle d’ailleurs dans une note de mon époque Michelin. Bien heureusement
pour moi, ma compagne a hérité de son père ce caractère purement nordiste qui
fait de ces personnages des êtres qui vous remettent un moral à bloc malgré les
pires douleurs rencontrées. Cachant, bien souvent, derrière un sourire confiant
et sincère des douleurs insondables, ils affrontent les tempêtes comme elles
viennent, ne courbant l’échine qu’à l’ultime moment, quand, seuls et à l’abri
de tout regard interrogateur, ils se laissent aller à quelques sanglots trop
longtemps retenus. Ce courage qui m’accompagne m’est bien utile aujourd’hui,
car je dois bien l’avouer, je me repose
sur ses épaules que je sais encore bien solides. Les rôles s’inverseront sans
doute de nouveau un jour, donnant ainsi à la vie le sens que nous avons
toujours voulu lui donner : un partage réciproque et sans calcul. C’est
grâce à ce partage que nous avons traversé l’horreur et que nous continuons
notre marche sur ces chemins incertains et parfois dangereux. Pourvu,
simplement, qu’il y ait assez de laine dans le panier…
Je viens de vous lire sur le judicieux conseil de André. Je ne regrette pas, mais pas du tout cette lecture. C'est si juste, si vrai, si tendre ce que vous dites là !
Merci
Rédigé par : Françoise | dimanche 24 janvier 2010 à 20H47
J'avais demandé à ma voisine (qui tricotait de forts jolis pulls à mon fils) de m'apprendre le Béaba du tricot.
Ce n'est pas faute de bonne volonté mais je ne sais pourquoi je n'ai jamais réussi à tricoter quoi que ce soit. J'ai fini par la désespérer...
J'ai bientôt 36 ans et à mon grand regret je ne sais toujours par enfiler une maille, ceci explique peut être cela...
Rédigé par : Sonia | dimanche 24 janvier 2010 à 22H18