J’ai laissé tomber le bouquin commencé la semaine dernière, celui de Philippe Djian. Décidément je ne parviens plus à accrocher son style. Peut-être l’ai-je trop lu il y a 20 ans. Son écriture décapante et inventive d’alors me faisait rire seul et me captivait. C’était l’époque de 37°2 le matin, Zone érogène, Bleu comme l’enfer, Maudit manège…Puis le charme s’est doucement évaporé…je me suis mis à lire beaucoup moins et j’ai ainsi perdu le fil de la carrière de cet écrivain. J’ai bien essayé une ou deux fois de reprendre un bouquin, mais sans résultat. C’est pas grave. Ou alors ai-je tout simplement perdu le sens de l’humour. Je me souviens pourtant de quelques phrases qui réveillaient en moi un certain sens de la Vérité comme : « Quand on ne peut obtenir ce que l’on veut vraiment, c’est une erreur tragique que d’accepter ce qui lui ressemble…. » ou « chaque jour qui passe est comme le cerceau de feu que les lions essaient de sauter » . J’étais aussi époustouflé devant sa façon de rédiger certains paragraphes sans aucune ponctuation, avec des répétitions qui nous plaçaient dans le vif de l’action, le sourire aux lèvres. J’ai retrouvé ce style bien personnel dans ce bouquin que je ne finirais pas, mais je ne suis plus surpris. Tant pis. Ce n’est pas une infidélité, simplement une rupture, par manque de compréhension. Un de nous deux a vieilli trop vite. Bon, je vais ouvrir un classique…