Les comptes à rebours ont commencé. Il me reste une semaine à bosser dans mon travail actuel, semaine durant laquelle j'aurai à m'occuper de la personne qui va me remplacer. J'ai déjà connu ce type de situation, il y a plus de quatre ans. Mais je ne vis pas cette situation avec l'état d'esprit dans lequel je me trouvais alors. J'avais le sentiment à cette époque de n'avoir pas beaucoup de choix. L'engourdissement lent et mortel ou l'action salvatrice et enrichissante. Je peux dire aujourd'hui que j'ai fait le bon. Les impressions qui me traversent maintenant sont totalement différentes, bien qu'elles sont nées de la même peur : connaître les pesanteurs de l'ennui. Ce nouveau travail va m'obliger à me retrouver face à mes questions, isolé que je serai par obligation professionnelle. Nous allons vivre durant quatre mois, séparés l'un de l'autre les jours de la semaine, alors que nous avions notre rythme de vie bien rodé, sans doute un peu trop. Puis nous allons quitter ce coin de montagne dont nous avons du mal à continuer d'apprécier les bienfaits tant les petits tourments qui sont venus perturber sa tranquillité des débuts ont taraudé notre patience. Nous n'en serons pas très loin, quelques minutes de voiture, quelques centaines de mètres plus bas, dans la douceur de la plaine que nous allions chercher souvent pour combler notre besoin de chaleur. Nous y reviendrons de temps à autre, pour y randonner tranquillement et nos regards alors seront de nouveau neufs et réconfortants. Il faut également nous préparer à nous éloigner de ces sourires d'enfants que nous avons appris à redécouvrir durant tous ces mois où Fab a patiemment, chaleureusement, avec un dévouement de chaque instant, mené sur les chemins de l'enfance. Là est la pesanteur : ils ne garderont aucun souvenir de nous alors que notre cœur résonnera toujours de leur premiers balbutiements. Nous en connaîtront d'autres. Il ne faut pas se poser trop de questions. Et voilà. J'ai aujourd'hui le sentiment que cette étape de quatre ans n'était qu'un long passage de préparation et que s'ouvre maintenant une autre porte. Celle qui va planter définitivement notre décor. Je m'y prépare doucement. Il faut un jour choisir de se reposer sans autre soucis que celui de vivre. Pleinement.
"Il faut un jour choisir de se reposer sans autre soucis que celui de vivre. Pleinement." Superbe phrase, qui me parle!
Rédigé par : Lili Gertrudis | lundi 21 mars 2011 à 07H40