La rando s’est terminée vers 14h, sur la place de Blesle. Il faisait chaud et durant une demie-heure je suis resté à l’ombre, essayant de récupérer au mieux à grands coups d’eau minérale, un litre et demi fût ainsi englouti sur ce court laps de temps Il me fallait passer à présent à une autre étape : rendre visite à une copine que je n’avais plus vue depuis trente longues années. J’ai vite fait les calculs. Elle était plus âgé que nous, c’est elle qui se coltinait les aller et retour en boîte le samedi soir en deudeuche. Et elle était là, à peine à quelques kilomètres, 6 ou 5. Je me suis donc dirigé en voiture vers le petit hameau devant lequel j’étais passé le matin. Au centre du bourg j’ai arrêté la voiture et tout de suite j’ai remarqué quelques personnes qui se faisaient la conversation à une dizaine de mètre. J’ai aperçu une chevelure blonde, et tous se sont tourné vers moi, se demandant que venait faire là ce sportif tout de noir vêtu, le visage buriné par 7 h de soleil et l’effort continu. Je me suis approché vers Evelyne en lui disant un « bonjour » un peu surréaliste. Elle m’a regardé un peu perdue, faisant un signe de négation avec la tête. Je me suis alors dévoilé et le reste a suivi. Comme chez tous les gens du Nord, le café était prêt, attendant la visite éventuelle. Nous avons discuté, je lui ai annoncé de mauvaises nouvelles au sujet d’amis qu’elle aurait aimés revoir, mais aussi des espoirs de meilleures. L’heure s’avançait, je lui ai promis de revenir pour une plus longue visite. Et je l’ai laissé à sa solitude de femme divorcée, dans sa maison de campagne, et j’étais heureux d’avoir retrouvé une amie fidèle, comme son frère retrouvé l’année dernière dans les Pyrénées. Fidèle à ce que nous avions décidé d’être, sans jamais s’en parler. Il y a trente ans, voir quarante...