Quel drôle de pays. Dimanche les températures ont frôlé les
–15°, puis mardi, contre toute attente, elles sont remontées à15°, emportant
avec elles neige et Noël blanc. J’ai évidemment du enlever deux ou trois
couches de vêtements pour travailler. Oui, car pour me couvrir et travailler
dans des bonnes conditions j’utilise la méthode de l’oignon : Plusieurs
couches enfilées les unes sur les
autres me préservent des courants d’air. J’entre dans le détail, pour vous
donner une idée du bonhomme sur son petit chariot élévateur : 2 paires de
chaussettes, caleçons longs sous le pantalon ( oui, oui….comme dans « le
fond de l’air est frais »), 2 tee-shirt, 1 sweat, 2 pulls dont un à col
roulé, polaire sans manche, polaire avec manches, parka d’extérieur, bonnet et
bandana, gants+ moufles et voilà comment on résiste 8h à –10°. Alors vous
pensez bien, quand j’ai entendu le chroniqueur ce matin vanter les résultats
d’une étude selon laquelle « le travail c’est la santé » et la
retraite rend malade, j’ai eu, une fois de plus envie de sortir le revolver.
D’autant plus que dix minutes plus tard un brave maçon portugais de 58 ans
expliquait qu’il était depuis plusieurs heures bloqué dans un couloir d’hôpital
pour un bras et jambe cassée, suite à une mauvaise chute d’un mur enneigé, et
qu’il n’y avait pas d’infirmière disponible car à deux elles font le travail de
quatre…Le travail c’est la santé. Tout ça pour dire que la neige est revenue ce
matin, une bonne couche, comme celle du chroniqueur, et que ce soir ben….y’a
plus rien. Et que je me remets de deux nuits bien difficiles. Celle de lundi à
mardi d’abord, qui s’est déroulée dans les grincements permanents d’une porte
de grange bousculée par la mini tempête qui a sévit toute la nuit. 1h et demi
de sommeil. La nuit dernière, après un endormissement rapide, à minuit vla
le réveil qui sonne, allez donc savoir
pourquoi. Bon, vu la fatigue accumulée je me rendors séance tenante, et vers
3h45, vla la sirène des pompiers, dont je vous ai déjà vanté les capacités dans
une note lointaine, qui, sans doute nous annonce le retour de la neige. Je regrette déjà amèrement mes 5 euros du calendrier acheté la veille.
Inutile, je ne me rendormirai pas. Et ensuite c’est le scénario habituel :
café, toilette et descente stressée au boulot avec les bougnats qui me collent
leurs phares à 30 cm du pare-choc, oubliant que dans deux jours c’est Noël, et
que les êtres aimés, ils s’en tapent. Moi éventuellement, je pourrais avoir ces
sentiments dingos, MAIS EUX ? J’arrive une heure plus tôt au boulot vu que
deux camions devaient m’attendre pour être déchargés, mais ils arriveront une
heure plus tard. Pourtant pas de neige en plaine. Allez savoir, c’est la magie
de Noël, vivement la retraite pour que l’on soit plus malade qu’en travaillant…
JOYEUX NOEL.
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