Faire semblant. Mimer. Imiter, singer…Rares sont les moments de notre vie durant lesquels nous sommes vraiment nous-même. Dès que nous sortons de notre plus petite enfance et que nous prenons conscience du monde qui nous entoure, nous commençons à nous fondre dans des personnages qui ne sont sans doute pas innés. Petit à petit nous apprenons la vie, et si celle-ci veut bien nous laisser tranquille, alors oui, nous avons une petite chance de vivre pleinement chacun de ces instants bénis qu’elle veut bien nous donner. C’est un cas de figure. L’ autre possibilité d’être vraiment nous-même, c’est de baigner dans un malheur permanent, loin de toute possibilité de croiser madame la chance. Alors là oui, on peut également se permettre de donner l’image le plus fidèle de nous même. C’est mon opinion. La bonne ou la mauvaise étoile. Et puis il y a tous les autres, comme moi, qui ne voulant rien dévoiler de leur état d’esprit, vivent toute leur vie le cul coincé entre deux chaises : ne t’en fais pas tout va bien. Oui, je pense que nous n’avons pas trop de solutions pour vivre dans des conditions acceptables et pas trop traumatisantes pour celles et ceux qui nous entourent, ce laps de temps beaucoup trop court que l’on nous donne à la naissance. Pour palier à ce dilemme, j’ai pendant un bon bout temps, traîné ma paranoïa derrière une mégalomanie que je ne comprenais pas et que je ne cherchais pas à comprendre. J’ai vociféré des paroles de chansons et singé mes rocks stars préférées sur des scènes dont les planchers mités me faisaient oublier que je n’étais pas grand chose pour préférer les sensations égoïstes d’une petite gloriole locale à la douce présence d’enfants restés à la maison avec leur mère. Ils étaient contents de ce fait, car un peu trop petits pour comprendre, ils s’amusaient de moi comme d’un film à la téloch. Sans plus. Mais il est vrai que durant ces quelques années de débordement mégalomaniaque, je me suis senti être moi-même. Aux dépens de mon entourage. C’était en quelque sorte le sacrifice à faire pour parvenir à une certaine vérité. A ce jeu, bien vite on se rend compte de la solitude dans laquelle on baigne et le résultat est bien plus destructeur que bénéfique. Alors oui, on peut approcher une certaine Vérité, mais sincèrement, je ne crois pas que l’on puisse être intègre tout à fait sans faire de concessions. Je ne fais que survoler une réflexion, et ne prétends pas détenir de solution. Car bien placé pour être spectateur, et présent à toutes les représentations qui m’ont été données de voir, je sais que faire semblant reste encore une des solutions les plus salvatrices. A moins de gagner un loto. Ou de choisir un banc comme lieu de vie quotidien. A choisir, je crois que la seconde solution me conviendrait bien.
Ne plus faire semblant aboutirait au massacre à la tronçonneuse de tout ce qui me nuit sur cette terre et en premier lieu, les chauffards qui FONT SEMBLANT DE SAVOIR CONDUIRE. Non mais.
je n'ai longtemps que fait sang blanc, persuadée depuis l'enfance que c'était la voie pour être sauvée, pour échapper au malheur.
Et puis un jour, je me suis sentie être moi-même, comme ça d'un seul coup, comme on aspire une bouffée de tabac. C'est parti comme c'était venu. C'était venu d'une main tendue, que j'ai prise. Je n'ai pas de certitude mais il me semble que c'est l'autre qui permet d'être soi.
Au delà de l'ego gonflé par les applaudissements, la musique que l'on joue et que l'on partage, c'est quand même un morceau de soi qu'on trouve. Etre morcellé, c'est notre lot(o) à tous!
Rédigé par : Account Deleted | samedi 26 septembre 2009 à 11H21