Nous nous sommes arrêtés devant l’artiste qui installait sa feuille de dessin sur le chevalet. Devant elle, une petite fille attendait sagement, patiemment, que les yeux de la magicienne impriment dans son esprit les contours de ce visage d’ange. Et la magicienne a commencé, à coups de crayons et de gommes, rapidement, à noircir la feuille immaculée. Autour de nous les promeneurs les uns après les autres s’arrêtaient, curieux de la magie qui s’opérait devant eux. Malgré les bruits ambiants, nombreux sur ce lieu de passage, il semblait se faire un grand silence autour de l’enfant et de l’artiste. Le visage a pris forme petit à petit sur le rectangle blanc, tandis que le modèle, timide mais imperturbable, gardait la pose, comme hypnotisé par les gestes rapides et précis s’animant devant lui. Le cercle des curieux s’agrandissait, chacun se hissant sur la pointe des pieds, comme pour ne rien manquer du spectacle. Plus d’une fois alors que nous croyions l’œuvre terminée, l’artiste se remettait au travail, comme s’il écrivait une histoire sans fin. Par moment je sentais l’émotion me gagner devant cette représentation en direct. Puis la magicienne s’arrêta soudainement, donna un dernier et léger coup de gomme dans les cheveux, et se recula de son travail pour ne plus y remettre la main. La maman récupéra sa fille, glissa un billet à l’artiste et quitta les lieux, le dessin soigneusement glissé sous son bras. Quelques jours plus tard nous avons croisé la maman et la fille dans la rue. Je les ai observé d’une étrange façon, comme si l’image de l’enfant était désormais immortelle. Elle était née une seconde fois, sous les doigts experts et innocents de l’artiste. Du néant, la Vie s’était ainsi invitée à nouveau.
Un petit coucou, juste pour rappeler l'existence du site de Silou, pour pallier les défaillances de MAJ:
http://derniersblogsmisajour.blogs.psychologies.com/misajour/
Bonne journée.
Rédigé par : Lili Gertrudis | mercredi 26 août 2009 à 05H22