Alors pour parfaire mes idées sur la question, j’ai quitté la maison après l’Angélus de 7h. Fabienne s’était rendormie, et dehors les premiers nuages d’un week-end pluvieux annoncé prenaient place dans le ciel pourtant si bleu hier soir. Le chien attendait patiemment que je me décide. J’ai emprunté notre chemin de promenade habituel, prenant soin de respirer convenablement pour mémoriser un maximum de senteurs qui, à cette heure matinale, donnent le meilleur d’elles-mêmes. Dans les sous bois, j’ai ralenti le pas pour scruter la forêt et essayer de deviner les mouvements d’éventuels chevreuils. Je les ai revu dans la semaine, surpris juste à une dizaine de mètres de moi, ils ont détallé dans les taillis puis se sont arrêtés pour m’observer, avant de disparaître dans les hauteurs du Puy de Paugnat. Ce matin, je ne les ai pas aperçu. J’ai ramassé une petite branche et j’ai amusé le chien pour le fatiguer un peu. Il aime ça le bougre, mais je me lasse avant lui, l’intérêt pour ce jeu n’étant pas ressenti de la même façon. A l’est, sur les Monts du Forez, un halo rose délimitait la zone de nuages et la crête des sommets maintenant totalement rendus à leur couleur printanière. Je m’approchais des premières maisons du village lorsque l’odeur caractéristique du pain nouveau a chatouillé mes narines. J’ai alors marqué le pas, regardant ce village qui se réveillait doucement, dans la fraîcheur de ce matin odorant. Et j’ai repensé à cette chanson du poète cité hier : « …il voulait trouver mieux…( les murs de poussière 77 !) », chanson qui raconte l’histoire d’un gars qui va chercher ailleurs le bonheur qu’il ne pense pas avoir à ses pieds, et je me suis dit : « faut-il être bien bête ». Huit heures sonnaient quand je suis rentré. Fabienne dormait encore. Elle avait écouté mon conseil. Rendors-toi. Pourquoi vouloir quitter tout ça?
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