Pas envie de pointer le nez dehors, aujourd’hui. Il y a des jours comme ça. Je me suis mis à la fenêtre de nombreuses fois, pour observer ces lourds nuages filer à vive allure vers l’Est. Dans l’après-midi de franches éclaircies ont illuminé le village et j’ai regardé passer les nombreux randonneurs armés de leurs bâtons sans pour autant déclencher en moi une quelconque envie de bouger. Bien entendu, j’en connais un qui me fait la tête. Recroquevillé dans son panier, la gueule appuyée sur un bout de sa couverture, il observe mes allers et venues dans l’appartement, se demandant bien pourquoi je traîne avec moi depuis ce matin cette nonchalance passagère. Je croise parfois son regard tristounet et, sans bouger sa petite tête, ses yeux me suivent, espérant en fin de compte que je me décide à mettre mes chaussures, signe annonciateur d’une promenade attendue depuis notre lever. Mais je ne me décide pas, peut-être déçu que la pluie de ce matin ait annulée une sortie à vélo que je m’étais promis de faire. Ce petit goût de printemps du week-end dernier m’avait mis l’eau à la bouche, sans doute ai-je espéré trop vite. Il reste malgré tout quelques heures avant que le soir tombe. Je vais peut-être me décider à franchir cette porte, et emmener avec moi cette boule de poils qui n’en peut rien, lui, que cette sortie n’aie pas eu lieu. Je marcherai lentement quelques centaines de mètres, juste pour le faire courir un peu, le contenter pour le reste de la soirée. Heureux animal qui ne pense à rien, comme parfois je l’envie.
Quel plaisir de lire des émotions exprimés en clair sans compromis, ni faux semblants, ni cinéma; oui votre blog donne du sens au présent.
Rédigé par : grosnuages | lundi 09 mars 2009 à 17H19