Triste et pluvieux Dimanche sur un Paugnat qui, par touches successives, cherche à se détacher de nous. Cela a commencé il y a quelques mois, lorsque que, quelques maisons plus loin, un vieux labrador, bien brave et boitillant, a été remplacé par un chien fou, aboyant au moindre pet de mouche, même si elles se font rares en ce moment. L’animal aboie le jour, tôt le matin, tard le soir et ma foi, j’étais encore bien décidé à endurer ce troublion en échange d’une tranquillité encore possible mais… Comme tout petit village sans prétention , Paugnat fait partie de ces zones jamais pris en compte dans les statiques nationales sur les incivilités. Terrain de prédilection de bandes armés jusqu’aux dents, le petit arrêt de bus devant l’école communale est devenu le point de ralliement des amateurs de Tuning, car loin des rondes répressives de nos services d’ordre municipaux. On ne peut pas empêcher les jeunes d’assouvir leurs passions sauf…que notre fils Nicolas, chez nous depuis trois semaines en a fait les frais lorsqu’on lui a appris que son seul moyen de locomotion avait été retrouvé dans la forêt et que plus jamais il n’en aurait l’utilité. Après une semaine éprouvante nerveusement, les nuits ressemblant aux jours et vis et versa, on s’était dit que le week-end serait un congé bienvenu. Mais les travaux d’à-côté n’attendent pas. Samedi 8h les murs se sont mis à résonner sous les coups de masse, comme cela se produit ainsi depuis plusieurs semaines maintenant. Il faut bien que le travail se fasse. On était prévenu. Alors je me fais une raison. Autant de signes en si peu de temps nous montrent le chemin à suivre. Notre convalescence terminée, il nous faut aujourd’hui ne pas végéter et chercher une autre voie. Accélérer la marche du temps, oser s’avancer plus loin que nous l’avons fait jusqu’à aujourd’hui. Avant la déception. Quitter ces sentiers paisibles, ces montagnes aux pentes voluptueuses, ces levers de soleil éclatant de bonheur pour ne pas sombrer de nouveaux dans le regret de l’inaction. Notre fils va s’installer bientôt dans un petit appart qu’il vient de trouver. Nous n’avons dès lors plus besoin de ce village qui nous montre notre inutilité ici. Ainsi les choses sont claires : on ne se doit rien. J’ai eu raison de garder mes distances.
je pense qu'il n'y a rien de pire:voir sa thébaïde et son silence détruits;les petites bandes en campagne deviennent une calamité,le tabac-presse et la boulangerie ont été braqués par des jeunes du village le mois dernier...oserais-je vous souhaiter malgré tout une année 2009 plus calme
Rédigé par : alain | dimanche 18 janvier 2009 à 19H28