Nous avions envisagé de participer à une marche nocturne ce soir, dans le cadre des manifestations du Téléthon. Malheureusement, la météo n’est pas au rendez-vous et une pluie diluvienne s’abat en ce moment sur Paugnat. La neige, encore présente ce matin, a donc totalement disparu. Dommage, cela m’aurait assez tenté de parcourir la campagne enneigée dans l’obscurité d’une froide nuit étoilée. Nous participerons donc à notre manière, devant le petit écran, comme nous l’avons souvent fait. La maladie de nos enfants faisait que nous nous sentions concernés, sans doute un peu plus que le simple spectateur, celui que nous sommes redevenus aujourd’hui. Pour être tout à fait sincère, je dois dire que pour ma part, je n’étais pas attiré par cette démonstration télévisuelle et que, même si je connaissais le bien fondé de cette action, je me suis souvent accroché avec Fabienne sur ce sujet. Je suis d’ailleurs toujours assez réfractaire à tout spectacle mettant en jeu une quelconque action caritative, non par dédain mais simplement mû par une révolte intérieure devant tant de sollicitation de notre amour propre. C’est un long débat. Ici n’est point le lieu d’en faire. Je reviens donc à ce Télethon auquel nous avons participé dans notre ancienne commune, faisant Fabienne et moi parti de nombreuses associations. Je me souviens lors d’un défi, avoir tourné autour du village en bicyclette une grande partie de la nuit. En tant que responsable municipal, j’animais le déroulement de cette manifestation, faisant de mon mieux pour faire grimper la cagnotte. Et ainsi trois années durant nous avons battu le record de dons, grâce à une grande majorité de la population mobilisée pour cette occasion. Puis faute de combattant, ce rendez-vous fut annulé. Faute surtout de ne plus trouver des bénévoles peut-être lassés de donner, pour en définitive ne pas sentir l’esquisse d’un regard admiratif pour leurs actions. Je ne sais pas. Les plus courageux vont au bout de leur idée. En fait, je ne sais pas si je regarderai la télé ce soir. Voir ces petits venir courageusement parler de leur maladie me soulève le cœur à tel point que je me demande si on peut un jour guérir de ces tristes souvenirs. Oui j’aurais aimé marcher dans cette nuit glacée, écoutant craquer mes pas dans une neige étonnée de se voir bousculée à ces heures tardives. J’aurais cherché dans l’obscurité de la forêt toute proche quelques signes de lutins malins s’amusant à croiser mon regard, pour me dire que tout allait bien là- haut, dans un ciel où les étoiles ont parfois bien du mal à se faire une petite place. J’aurais écouté les animaux peureux devant ce défilé inopportun d’Hommes en mal de reconnaissance.
Mais il pleut.
Et, désabusé, je ne ferais rien.
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