Je sais, je n’ai pas beaucoup manié le clavier durant ces quinze derniers jours. Ce n’est pas faute d’y avoir songé, ni par manque d’envie, mais simplement parce que le commentaire laissé sur la dernière note m’a totalement chamboulé. J’y pense encore ce soir en essayant de transcrire des pensées qui me sont venues ce matin, lors de ma balade matinale dans un chaud soleil d’automne. Je pensais à cette bulle que je me suis confectionnée, juste pour me protéger des agressions éventuelles d’un avenir que je ne suis pas certain d’apprivoiser. Ce mot « bulle » peut paraître un peu simpliste et naïf, mais c’est le terme le plus parfait pour donner une image du monde dans lequel je me glisse petit à petit, refusant après mûre réflexion, les efforts nécessaires à une socialisation que je croyais incontournable il y a peu, pour pouvoir recommencer une vie faite d ‘échange et de communication dans ce nouveau paysage. Mais pourquoi trop se fatiguer à chercher à l’extérieur ce que l’on a en soit ? Cela peut sembler dangereux pour celui qui ne le vit pas, mais croyez bien que mon petit univers me suffit bien. Comme me suffisait ma solitude d’enfant avec laquelle j’ai forgé les quelques forces qui m’ont servit jusqu’à aujourd’hui à passer ces caps d’océans furieux et impitoyables. Et je crois que cet égoïsme me sert plus que tout, et sert tout ce qui me touche au plus près. Lorsque nous sommes arrivés ici, un lendemain de Toussaint, il y a deux ans, je ne savais rien des années qui allaient suivre, comment nous allions nous comporter, séparés de nos attaches et de nos racines. Ce dont je me souviens c’est de ce mal de crâne bien particulier qui me taraudait, comme c’est souvent le cas dans les situations extrêmes, quand je puise au plus profond de moi les solutions de mes problèmes existentiels. Je me souviens aussi de cette date butoir,sans doute symbolique, que je m’étais fixé pour faire le point. Deux ans. Nous y sommes. Aidé dans ma tâche par le commentaire précieux d’un ou une inconnue, j’ai revisité ce parcours longitudinal, sans être surpris une seule fois par quelque contradiction que ce soit. Mais voilà. Depuis quelques semaines, je ressens parfois cette impression de stabilité trompeuse, d’immobilité ennuyeuse, de doute perturbant. Je reviens donc à cette bulle qui est pour moi une réserve insoupçonnable de désirs et de projections au travers de rêves qui m’aident ce soir à supporter cet éloignement incontournable d’un monde que je supporte de moins en moins. Je n’y suis pas indifférent. Mais il me fatigue. Et j’aimerais connaître tant d’autres choses…que la dizaine de films sur l’occupation que l’on nous passe tous les mois à la téloch…Quel lamentable fond de commerce, comment voulez-vous qu’on s’en sorte ?./
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