Qu’il est bon de prendre son temps, de profiter de chaque instant qui passe sans penser à faire quoi que ce soit de précis ou d’important. Se lever, petit-déjeuner tranquillement, essayer d’entrevoir comment occuper cette belle journée qui s’avance, écrire cette note, près d’une fenêtre grande ouverte, au son des piaillements d’oiseaux divers. De temps en temps la cloche de l’église marque l’heure qui s’avance, et le ciel est d’un bleu limpide. Le village se réveille. Hier soir nous avons passé la soirée avec nos voisins chez notre propriétaire et ce fut encore pour moi l’occasion de découvrir quelques facettes de ce pays, au travers des conversations qui allaient bon train… De réviser aussi quelques jugements hâtifs que j’avais pu faire ces derniers temps au sujet de la chasse. Notre voisin est un chasseur accompli, au gros gibier, et en l’écoutant parler, je me suis aperçu qu’il en connaissait sur la nature plus que tout autre chroniqueur dit « spécialisé » et c’était un plaisir de l ‘écouter décrire comment découvrir les endroits où se nichent des champignons très recherchés par exemple, comment préparer ces escapades que nous pensons meurtrières et qui sont en définitive plus utiles que destructrices…Ce jeune fils de paysans parle avec des mots qui témoignent de sa connaissance de ce pays. Bien souvent, le week-end, lorsque nous nous levons tôt le matin, il est déjà parti se noyer dans cette nature toute proche et en revient la mine réjouie, comblé de ce plaisir simple qu’il s’offre chaque semaine, avec ou sans fusil. Il est difficile de parler de la chasse, quand, comme moi, les sentiments prennent souvent le dessus sur la raison. Les a-priori sont nombreux et c’est à nous de savoir discerner les choses. Hier j’ai écouté un homme qui laissait parler son cœur, pour apprendre à celui qui ne sait pas les choses cachées de la vie. Et après tout, les images d’un Obélix ramenant sur son épaule une bonne dizaine de sangliers ne nous ont jamais choquées plus que ça…
Une bonne soirée donc, que celle que nous avons passée hier, le propriétaire en profitant au passage pour me glisser une guitare, espérant ainsi que j’accepte une offre qu’il me fait régulièrement depuis un an, d’aller bricoler quelques blues avec le petit groupe dans lequel il joue une fois par semaine. Mais je tiens bon. Pour l’instant.
Nous n’attendons pas de prendre le repas de midi et décidons de partir gravir deux Puys, La Coquille et le Puy de Jumes, emmenant sandwichs et boissons au cas où une fringale surviendrait. Pyrrhus est de la partie bien que malade depuis deux jours. Une balade de trois heures, nous offrant des vues magnifiques sur le parc des volcans et les plaines environnantes, mais contrariée au sommet du Puy de la Coquille par un appel de Nicolas qui semble ne pas aller très bien…Va vraiment falloir que l’on s’occupe de régler ce problème. Un voyage vers le Nord risque de survenir d’ici peu.
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