Prendre son temps. Prendre Le temps. Les premières petites gelées matinales ont fait leur apparition mais un soleil éclatant illumine les forêts avoisinantes. Une brume légère s élève sur les pentes douces des volcans protecteurs. La journée s’annonce bien. Une petite page d’écriture, une petite balade avec Pyrus, compagnon de célibat passager, et nous improviserons la journée. Pyrus c’est notre chien, une boule de poils attentif et patient qui nous accompagne depuis maintenant huit années. Il a retrouvé ici, à travers les longues promenades en campagne, tous ses instincts de chien terrier, et se dépense sans compter dès que nous lui en donnons l’occasion, pratiquement tous les jours. Il y a quelques mois nous avons faillit le perdre. Nous n’avions pas pris les précautions nécessaires, par méconnaissance de l’environnement, et il fut victime d’un empoisonnement sanguin. Il mit longtemps à se remettre mais aujourd’hui, malgré quelques complications digestives, il a retrouvé toute sa vigueur, effectuant des bons d’un mètre dès qu’il comprend que son heure de récréation a sonnée. Seulement depuis que nous sommes seuls, depuis samedi, il semble inquiet, à l’écoute de chaque son, mouvement ou signal qui lui indiquerait la présence de Fabienne. Dès qu’une voiture passe devant la maison, c’est le même ballet : il file vers la porte–fenêtre puis, ne remarquant rien se dirige vers la porte de derrière. RAS. Il retourne à son attente patiente et dévouée. Le boulot m’oblige à le laisser seul durant de longues heures. Mais il accepte ces absences, et ses témoignages de joie à mon retour sont pour moi de vrais moments de plaisir.
Cest un chien. Offert à Sébastien par sa grand-mère alors que nous n’étions pas très convaincus de cette initiative, il a traversé avec nous les moments difficiles. J’aurais plus d’une fois voulu connaître les impressions que tous ces chamboulements familiaux ont provoquées chez lui. C’est bête, je le sais, mais cette présence animale me rassure et m’encourage. Elle reste le témoin d’une époque et le lien entre nous et notre passé, dont nous essayons aujourd’hui d’adoucir les assauts cauchemardesques.
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