La météo a annoncé un passage pluvieux sur la France. Depuis 4 mois ce ne sont QUE des passages pluvieux, mais qui s’éternisent, se plaisant là où ils se trouvent, se souciant peu de ce que nous, humbles habitants d’une planète fragile, nous en concluons. Ce matin, je me suis donc levé très tôt, et j’ai observé ce changement de temps annoncé. En altitude, le moindre bouleversement atmosphérique ne tarde pas à se faire entendre. Le vent s’était donc levé durant la nuit, affolant les quelques arbres situés à proximité de la maison. La température assez élevée depuis quelques jours n’avait pas trop bougé. Je me suis pris un petit dej conséquent, prenant mon temps, à l’écoute des infos matinales, qui, pour ne pas changer, vous annonce à chaque virgule une fin du monde imminente. Lorsque le soleil a pointé son nez sur les hauteurs de Paugnat, la lumière était si belle que je n’ai pas attendu pour embarquer chien, appareil photo, digestion et courage pour me diriger vers l’est, à la conquête de quelques images uniques et vivifiantes. Une fois sur le plateau, le spectacle avait déjà changé, et une lourde nappe nuageuse glissait vers l’horizon chauffé à rouge par un soleil impuissant. Mais l’environnement n’en était que plus appréciable. Je marchais dans une lumière parfois rose, parfois orange, dans le mugissement d’un vent tiède et puissant, jamais agressif, mais annonciateur de pluies futures. Au loin, vers l’ouest, les vieux volcans se préparaient, une fois de plus, à subir les assauts répétés d’une météo capricieuse. C’est alors que j’ai ressenti cet étrange sentiment d’avoir trouvé ma place dans ce vaste monde. J’étais bien. Observant cette nature vivre et lutter, qui m’indiquait le chemin à suivre, et dans laquelle je puise, depuis notre arrivée ici, les forces nécessaires à notre survie. Je vais passer une semaine seul, loin de Fabienne qui est remontée dans le Nord, occupant mes journées à élaborer ces prochains mois dont je ne connais rien, et que nous aborderons comme une terre inconnue, conscients des risques et des surprises qu’ils nous réservent. Et nous sommes dans le même état d’esprit qu’il y a un an, décidés à rester maîtres de notre destin. France Info n’a qu’a bien se tenir, la fin du monde n’est pas pour demain !
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