Je suis parti ce matin très tôt vers une contrée du département que je ne connais pas bien, mais dont j'avais préparé la visite l'année dernière, et pris par le temps j'avais dû remettre ce projet à plus tard. Le vélo dans la camionnette, profitant d'une canicule annoncée je me suis dirigé vers ces petits villages enclavés entre Clermont Ferrand et les Monts du Forez, dans la fraîcheur du petit matin. Les années précédentes je descendais les Dômes pour rejoindre l'autoroute, m'émerveillant à chaque virage de cette plaine qui s'éveillait tantôt sous la brume, tantôt dans l'éclat des lumières de la ville. Ce matin ces lumières je les voyais comme des guirlandes étincelantes accrochées aux flancs escarpés des vieux volcans. Et j'ai traversé ce voile de brume au travers duquel je m'attendais à trouver quelques vieux dinosaures hagards, sortis tout droit d'un film des sixtees du type" Le monde perdu". Le jour se levait doucement, en sens inverse les vacanciers rentraient chez eux, j'ai quitté l'autoroute pour arriver à la pointe du jour dan un petit village, lieu de mon départ en rando, où des maraîchers installaient courageusement leurs étales. Les premières côtes furent un peu pénibles à franchir, l'arrêt de mes sorties régulières début juillet m'ont cassé un peu le coup de pédale. Le premier col me démoralisa un peu quand je m'aperçu que l'appareil photo était resté dans la voiture. Toujours pressé d'en finir l'Alain. Un jour il finira par oublier de respirer. J'ai passé le deuxième col la mort dans l'âme au vu des paysages qui m'entouraient et que je ne connaissais pas. Ce sera une bonne raison pour revenir, avec Fab qui a d'ailleurs fait sa première sortie dans la semaine. Aux environs de Vic le Comte le panorama qui m'est offert achève totalement de me démoraliser. Vers l'Ouest c'est la chaîne des Puys dans sa totalité et le Massif du Sancy, que nous avons gravit également cette semaine, mais à pied, qui pointent leurs lignes de crêtes à l'horizon. Pas de regret, pour tout immortaliser, il m'aurait fallu un grand angle, on verra donc plus tard. La route de plus en plus boisée me laisse penser que je dois rouler sur les contre- forts des monts du Livradois Forez. Et quelques centaines de mètres plus loin, une pancarte m'indique que, bin j'ai toujours mon sens de l'orientation, même si j'oublie parfois l'essentiel.
La rando terminée je rentre sur une autoroute maintenant bien encombrée et je pense a cette canicule qui s'avance et ces records de chaleur annoncés. Impossible de passer l'après midi sur le balcon. Gimeaux semble agoniser, vidé de ses habitants. Mais cela n'enfreint pas la règle: on ne voit pas beaucoup de monde dans les rues du village, chaleur ou pas. C'est un village qui a des airs du Sud. Les chiens n'aboient même pas: il doit faire très chaud.
Commentaires