Le dimanche matin un franc soleil réchauffait Paugnat.
Piaffant d’impatience depuis la veille pour une promenade dans le village, mon
frère, sitôt son petit dèj terminé, me proposa donc de profiter de cette
lumière vive qui semblait nous attendre au dehors. Nous nous sommes mis en
route sans but précis et me tournant vers le Puy de Paugnat, je regrettai cette
neige qui nous empêchait son ascension. Puis, nous concertant sur les
difficultés que nous pourrions y rencontrer, nous décidâmes de nous mettre en
marche vers le sommet. Nous avons emprunté le sentier le moins pentu, mais la neige, encore gelée et de
bonne épaisseur, ajouta à notre peine. Nous étions les premiers à passer sur ce
chemin et nous découvrions avec plaisir les traces des différents animaux qui
s’étaient aventurés avant nous sur cette neige immaculée. Le frangin s’arrêtait
de temps en temps pour reprendre son souffle. Sans doute la petite dizaine
d’années de différence et le manque
d’habitude pour cet exercice en étaient-ils la cause. Au deux tiers du parcours
il pensa même abandonner mais la raison l’emporta, et la vue du sommet à une
centaine de mètres de nous raviva ses forces. Tout au long de cette montée
silencieuse beaucoup d’images me revinrent à l’esprit. Je me revoyais enfant et
ce frère adolescent m’emmenant sur sa mobylette vers une petite colline, qui me
semblait montagne à cette époque. Nous grimpions là-haut et lui me fredonnait
une chanson de son idole : « les monts près du ciel ». Je
me suis souvent chanté cette chanson, m’accompagnant à la guitare et j’en
connais encore les paroles par cœur. Aujourd’hui cette colline de mon pays
d’enfance a disparue, sacrifiée pour la construction d’une autoroute, la même
qui passa à quelques mètres de mes fenêtres plusieurs années plus tard. J’en
parle dans une note précédente. Les hommes ont tout nivelé sur leur passage et
n’ont pas été foutu de nous construire un mur anti bruit…
Mais là n’est pas le sujet. Ces souvenirs bien enfouis en
moi je regardais le paysage du haut de ce Puy de Paugnat, encore bien costaud
malgré ces 95 000 ans, et j’expliquais au frangin les différents points de
repère sur l’horizon qui commençait à bien se couvrir. La descente fût plus
périlleuse, car plus directe et plus abrupte, et quelques chutes perturbèrent son
cheminement. Dans ma tête me revenaient ces paroles :
Quand de la montagne je regarde vers les hommes
Je me sens seul comme un chien qu’on abandonne…
c'est vrai qu'elle a été dure cette montée avec mes 62 berges bientot .... mais j'en avais tellement envie
je n'oublierais sans doute jamais cette ballade de 2h durant et pourtant cette neige recouvrait beaucoup de souvenirs ,d'enseignement , et découvertes ......!!??
les "monts pres du ciel " nous ont parlé .. maintenant il faut écouter "Mon frère , Grégory Lemarchal "...
prochaine montée au printemps , avec les hirondelles ..........
Rédigé par : fichaux guy | vendredi 05 février 2010 à 14H25