Retrouver ou essayer de reprendre contact avec un ami perdu de longue date, qui plus est pour moi 33 ans, peut s’avérer être une chose délicate. Durant cette longue période de totale ignorance vis à vis l’un de l’autre, une certaine appréhension me laissait perplexe, mais ma démarche ne pouvait souffrir aucune contradiction. C’est donc un peu inquiet mais totalement décidé que je me dirigeai ce dimanche 2 août vers Pamiers, où habite l’ami, sujet de tant de questionnements personnels sur cette disparition qui me laissa pantois au sortir d’une adolescence trop vite terminée. Je longeais donc, pensant à ce futur rendez-vous, une chaîne des Pyrénées qui perdait petit à petit, au fur et à mesure que nous nous enfoncions dans les terres en direction de Foix, son aridité méridionale. J’observais de loin ces ruines de châteaux Cathares et essayais de m’imaginer la vie de ces populations d’antan. Les montagnes environnantes, couvertes de forets, me rappelaient maintenant les montagnes auvergnates aux pentes douces et verdoyantes. Tout en profitant de ces nouveaux paysages, je pensais à cette rencontre prochaine, me demandant quelles seraient nos réactions. Un sentiments me rassurait pourtant : j’étais certain de la fidélité que l’ami portait à ses idées et une certaine vue qu’il se faisait de la Vie. Je me souvenais encore de ses longues discussions lors de nuits blanches et de couchers à la belle étoiles autour d’un foyer réchauffant nos rêves d’évasions loin de ce monde que l’on voyait petit à petit changer autour de nous. Le fait de me remémorer ces souvenirs simples me confortait dans ma position : ma démarche ne serait pas veine. Nous sommes donc arrivés sur le coup de midi à Pamiers, et ne voulant pas nous imposer à cette heure, nous avons visité la ville après un rapide repas. Puis nous nous sommes mis en route à la recherche du petit village de Villeneuve du Paréage. Nous avons ensuite emprunté un petit chemin menant à un lieu dit « La Cabane » (voir note du 28 avril 2007 !), lieu de Vie de l’ami recherché. Nous sommes arrivés face à une immense bâtisse. J’ai arrêté la voiture et je me suis avancé sans aucune hésitation, j‘ai frappé à la porte et peu de temps après je me suis trouvé face à un gaillard robuste. L’émotion partagée a fait que nous ne savions pas si nous devions nous serrer la main ou nous embrasser chaleureusement, mais cet embarras prouva à lui seul le bien fondé de la démarche qui arrivait à son terme. Cette rencontre ne fut pas longue, je ne voulais pas gêner, et après quelques rapides bavardages et une visite de la maison, j’ai repris la route, l’esprit encore tout chamboulé de toute cette émotion.
Quelques semaines plus tard, l’ami Rémy vint chez moi, accompagné de son fils et sa fille, lors d’une visite rapide dans la région.
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