Chez nous, cela est devenu une tradition. La célébration des anniversaires de Nicolas et sa mère marque, chaque année, la fin de la période estivale et ouvre ainsi la porte sur des projets d’une autre nature. Il en a toujours été ainsi. On se dit : voici une nouvelle saison qui commence, essayons de faire mieux que l’année qui vient de s’écouler. La fin du mois d’août se termine toujours par une réunion familiale autour d’une bonne et simple table. Et puisque le destin du monde s’est toujours décidé autour d’une table, faisons en sorte de bâtir notre monde à notre image. Cette année, j’aborde les mois qui arrivent avec cette impression de légèreté que je ressens depuis plusieurs semaines. Cela fait trois ans que nous avons fait le pas. Mais ce n’est que depuis un mois ou deux que je sais que le cap du changement et définitivement franchi. Et tout retour en arrière est simplement impensable. Le mouvement ne peut désormais que nous porter vers l’avant. Nous le sentons bien en nous, nous voyons bien que tout ce que nous avons entrepris ne pourrait souffrir un changement de cap. Depuis ce matin l’espace résonne à nouveau de cris d’enfants, colorant ainsi les murs un peu trop blancs et sobres de notre appart. Nous étions loin de penser à cela il y a trois ans. Nicolas, petit à petit installe sa nouvelle vie consciencieusement, décidé à rattraper un temps longtemps ignoré. Et moi je continue à gérer cette dynamique au gré de mes réflexions plus ou moins farfelues mais tellement salvatrices. Que serions nous devenus si, anéantis par les évènements, nous avions décidé d’arrêter le temps sur notre découragement. Peut-être la vie nous aurait-elle souris de nouveau, sans même vouloir en changer, qui peut savoir ? Mais toute cette connaissance acquise ici, tous ces évènements qui se sont succédés pour faire qu’aujourd’hui nous sommes plus riches qu’hier, tous ces sentiments indéfinissables de contentements et de soulagements maints fois ressentis, ce recul face aux évènements, jamais nous les aurions abordés de la même façon. Partis à l’aventure, dans une chasse au trésor peut-être inexistant, nous avons trouvé une richesse inestimable. Alors oui, je veux bien penser que la même porte se referme sur un passé qui restera malgré tout, notre force. Et chaque instant nous pensons à cette immobilité. Celle dans laquelle Ils n’ont pas voulu que nous restions.
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