Nicolas s’est installé aujourd’hui dans son petit appartement. Il commence là en fait sa vraie vie de célibataire, après deux ans de pérégrinations plus ou moins hasardeuses au sein de la famille, dans le Nord. Le mois passé chez nous en attendant cette installation, nous a permis de cerner un peu mieux son état d’esprit, même si nous n’avons pas communiqué comme nous voulions le faire. Il n’est certes pas facile, après tous ces mois de séparation, de rétablir un échange simple et serein. Nous avons senti pourtant une envie de tourner la page sur les dernières années, mais aussi une réticence à faire trop de concessions. Laissons faire le temps et la réflexion. Cela ne va pas être facile pour lui. Déconnecté du monde du travail, loin de ses connaissances, cela peut être l’occasion d’opérer un véritable nouveau départ, mais aussi, si la motivation ne suit pas, de s’enfermer dans une facilité néfaste et destructrice. Il a des atouts. Un goût et un sens prononcé pour tout ce qui tourne autour de l’art et de la culture avec petit A et C, lui permettront sans doute de combler le vide de certains moments de solitude. Je sais, pour l’avoir vécu à plusieurs périodes, que le besoin d’exister, ne doit pas être un frein mais une source de réflexion nous permettant de voir clair en nous, nous tenant à distance d’une vie matérielle, aveuglante parfois. Trop d’éléments extérieurs que nous ne maîtrisons pas nous rappellent que nous sommes dépendants de notre environnement, qu’importe sa nature. Vivre son idéal, mais ne pas mourir pour lui. Voilà, il me semble, une bonne ligne de conduite à suivre, mais qui demande tellement de sacrifices. Je pense qu’il peut comprendre cela. S’il le veut vraiment.
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