Tout comme l’année dernière, nous avons passé ce réveillon à deux. Oliver Twist nous a tenu compagnie jusque minuit. Puis, moins d’un quart d’heure après les douze coups de l’année nouvelle ou ancienne, cela dépend de quel côté on se place, je me suis couché, crevé. Les voisins ont fait la fête une bonne partie de la nuit, cela ne m’a pas perturbé, j’ai une bonne provision de boules quiès. Cette après midi, après la vaisselle, je me suis enfoncé, dans un brouillard épais, MP3 sur les oreilles, parcourant les sentiers boueux et encore enneigés autour du village. J’ai croisé quelques silhouettes, ce qui m’a rassuré sur ma démarche. De temps à autre, je me suis arrêté devant les différents calvaires qui jonchent ses sentiers, observant ces vieilles croix aux inscriptions gravées à jamais dans la pierre. Quelques signes bizarres dont la signification mériterait sans doute d’être connue, ornent ces petits monuments et dans ce brouillard à couper au couteau, réfléchissant à la présence de ces lieux de mémoire, je me suis senti transporté dans une autre époque. Parfois, j’entendais des voix lointaines, portées par le vent, et le fait de ne pouvoir les situer ajoutait à mon imagination. J’aurais aimé rester ainsi des heures, mais j’ai appris à contrôler mon appétit. Je ressentais comme une envie de « ne pas rentrer ». M’enfoncer dans ce décor fantomatique pour y retrouver mes émotions. Leur donner un visage et me laisser porter par cette fuite loin d’une réalité qui s’avance et qui me fait peur. Dans ces silences blancs et purificateurs, il doit bien y avoir une porte de sortie. J’essaierai, un jour. Je suis certain qu’en cherchant bien, je dois pouvoir trouver les réponses.
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