Me voici donc embauché en CDI. Par les temps qui courent, l’événement mérite d’être signalé. C’est l’aboutissement de deux ans d’attente, presque jour pour jour, dans l’incertitude d’une stabilité franche et porteuse d’avenir. Même si, quelque part au fond de moi, je n’ai jamais douté du résultat. Porté par une force parfois difficile à dissimuler, je me suis vu traverser les étapes, sereinement, me projetant toujours plus loin lorsque je sentais le temps freiner l’ardeur de ma volonté. Je vais me répéter, je le sais. Mais toujours, j’ai senti mes enfants près de moi, sans cesse me donnant le courage nécessaire à cette attente. Si j’insiste tant sur ce fait, c’est pour témoigner de ce sentiment que nous avons tendance à occulter, sans doute par peur du ridicule. Le ridicule ne tue pas, c’est pas moi qui le dit. Sinon, dès l’enfance j’aurais quitté ce monde, qui, malgré son ingratitude, m’a ouvert les yeux sur lui, plutôt que de me rendre aveugle à tout ce qui le fait. Cette embauche, vu la conjoncture économique que nous allons traverser, ne durera peut-être pas les 9 années qui me séparent d’une retraite méritée. Là n’est pas la question. Elle représente symboliquement une date, un évènement qui sera pour moi le point de repère d’une nouvelle époque, un virage amorcé en septembre 2006 et qui s’ouvre sur une route rectiligne se perdant dans le brouillard d’un avenir à découvrir, méticuleusement, en pleine possession de signes mis à ma disposition pour cela. Ah oui, les signes…Ces petits évènements anodins, sans importance, que j’ai toujours eu l’air d’ignorer mais qui m’ont servit à me construire jusqu’ici. Une parole, un geste, un fait quelconque, un drame, une peur inexpliquée. Folie diront les uns. Méthode irrationnelle sans doute, mais ayant des répercussions sur une Vie entière. Il y a des jours où, perdu dans une peine sans raison, j’ai envie de remercier le Monde pour le bonheur qu’il me donne. Et par moments, je me demande si ce n’est pas cela, la foi. Car enfin, après toutes ces déchirures vécues dans leurs déroulements les plus profonds, cette joie intérieure qui me tient le cœur au chaud, l’âme tranquille, elle prend bien sa source quelque part. Je pense, ce soir, pouvoir dire que ma tâche consiste à présent à faire partager cette envie de vivre. Et mon fils, qui doit bientôt nous rejoindre, doit en être le premier bénéficiaire. Sans rire, c’est à croire que lui aussi, il a attendu, comme par hasard, que je sois prêt pour cela. Sans oublier ses frères, il doit se servir de leur Absence pour construire son projet de Vie et commencer à se reconstruire.
Enfin, pour clôturer avec une pointe d’humour cette note sans doute un peu trop sérieuse, je dirai simplement que cette embauche arrive à la Saint Eloi, notre brave patron des métallurgistes, fêté encore dans le Nord. Non, non non non ST Eloi il est pas mort….( voir note de l’année dernière !!)
très heureux pour toi et ta petite famille;notre gendre a connu la même période de deux ans,c'est long,bravo pour ton courage et le soutien de tous
Rédigé par : alain | samedi 29 novembre 2008 à 08H46
BRAVO pour votre emploi décroché à cet âge-là et dans cette conjoncture économique de crise mondiale, économique et financière! La foi, dîtes-vous? Elle déplace des montagnes. Je sais de quoi je parle. Il ne faut pas s'arrêter en si beau chemin; mais vous le savez déjà, je ne vous apprend rien. Il faut l'inculquer aux enfants, cette rage de vivre. C'est la clef pour tout, dans ce monde.
Mes meilleures pensées à toute votre famille et à vous que je viens de découvrir.
Rédigé par : EUPHRASIUM | lundi 22 décembre 2008 à 17H31