C’est bête…Faire 1300 km pour fêter le départ en retraite du frangin et ne pas avoir l’occasion de se parler ne serait-ce qu’un court moment, entre deux plats. Il est vrai que la fête s’est déroulé sur les chapeaux de roues, ne laissant aucune chance à une morose nostalgie qui aurait pu s’installer. N’empêche. Pour cette soirée, j’aurais aimé apporter une petite touche personnelle, comme je le faisais Avant. Une petite chanson, un petit discours, une animation quelconque. J’avais bien essayé de préparer quelque chose avant de me rendre à cette réunion. Mais rien. Comme si un ressort de cette mécanique étrange qui nous meut était irrémédiablement cassé. Je décidai donc de devenir spectateur. Je ne pense pas qu’il en sera autrement désormais. Regarder les autres rires et se réjouir me suffit amplement, je n’ai jamais été trop difficile. J’ai laissé le retraité s’affairer autour de l’organisation de cette célébration, s’occuper de ses invités, profiter pleinement d’une de ces soirées qui deviennent de plus en plus rares, autour de personnes réunies pour une occasion qui valait le déplacement. Je suis passé en coup de vent dans ce tourbillon de souvenirs immortalisés lors de ces deux jours de fête. Parler, nous en aurons encore l’occasion. Il y a un temps pour tout.
Je sais que le spectateur sage et attentif que je suis devenu sera parfois difficile à cerner. Je demande simplement que les questions ne soient pas posées, car de réponse il n’y a. Il existe simplement une absence qui ne porte aucun nom.
Le lundi, nous avons repris la route et plutôt que de faire la route en 8h, il m’en a fallu 11, me trompant et m’inventant des raccourcis imaginaires, alors que je connais la route depuis trente ans. Comme si je n’acceptais pas ce rendez-vous manqué qui mettait un terme à des souvenirs figés dans les brouillards d’une enfance sacrifiée.
Même pas une photo à deux, c’est con, hein…j'ai vraiment pas assuré!
Commentaires