Je termine la soirée sur une note triste. En parcourant sur internet les articles de « La Voix du Nord », j’ai appris le décès de Denis Cacheux, un artiste originaire de l’Avesnois. Je me souviens de ces premiers pas en solo, au début des années 80, lors d’une soirée cabaret organisée dans le village que j’ai quitté, à cette époque il faisait dans le burlesque, jouant 36 personnages à la fois. Devant un public un peu froid il avait demandé à ce que l’on s’approche de la scène, afin d’être au contact des gens. Nous étions toute une bande de jeunes qui s’était donc installé presque à ses pieds, assis en tailleurs, nous esclaffant de ses pitreries dont une réplique me revient toujours à l’esprit : « …Chir, on buqu’à l’batins…… « ch’est qui ? « ché nin mi !.. » « ben va vire… » Vous voyez le parlé chti était déjà de mise à l’époque. Par la suite il changea de registre pour mener une carrière professionnelle dont il n’eut pas à rougir. Il y a quelques années, je l’ai rencontré lors d’une fête du 1er Mai, lors d’un récital de chansons populaires que je sonorisais. Nous avions échangé quelques mots et il était venu me serrer la main avant de partir. Je l’avais également vu lors d’un autre récital, imposer le respect pour son art qu’il défendait de façon intègre, à une salle plus occupé à manger qu’à s’intéresser au spectacle. Une vie qu’il a décidé d’abréger un soir de Mars. Vous pouvez continuer à manger.
L'artiste Denis Cacheux est mort
C'est un artiste de la région qui vient de disparaître. Denis Cacheux, 63 ans, a mis fin à ses jours, mardi soir, en se noyant dans la mer du Nord.
Né en mai 1945, dans une famille de la bourgeoisie d'Avesnes-sur-Helpe, il connut longtemps des chemins de traverse avant d'embrasser la carrière d'artiste.
Séminariste puis engagé dans l'armée, il était devenu journaliste en décembre 1969, à l'agence de Maubeuge de La Voix du Nord. Il avait quitté ce métier en 1976, sept ans plus tard, pour celui d'éducateur-animateur, exercé au foyer Sangha à Maubeuge.
La passion du théâtre, du spectacle, le tenait depuis longtemps. Comédien amateur, il décidait, en 1980, d'en faire son quotidien. Ces vingt-cinq dernières années, Denis Cacheux aura arpenté toutes les scènes de la région. La plupart du temps au nom de la compagnie Tant Qu'à Faire qu'il avait créée et qu'il animait non sans difficultés.
Il avait multiplié les rôles au théâtre et dans de nombreuses dramatiques de télé.
Mais on le voyait tout autant dans les spectacles de rues, comme comédien et chanteur, la casquette vissée sur la tête, l'accordéon à la bretelle, entonnant les chansons de Bruant et de Théodore Botrel comme celles de la Commune. Très souvent en duo avec sa compagne, la comédienne Anne Cuvelier.
Cet accordéon, il le baladait aussi près de la place du Tertre, dans le quartier du Vieux-Monmartre à Paris, dont il avait été fait « citoyen ».
Les années de galère n'avaient pas épargné cet intermittent du spectacle mais c'était, disait-il, le prix à payer. Denis Cacheux présidait également l'association du carnaval de Wazemmes et étati l'une des figures du festival Wazemmes l'accordéon.
Denis Cacheux était aussi le père de quatre filles.
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