Juillet ouvre la période des congés traditionnels. Bien que l’Auvergne ne soit pas une région où les estivants envahissent impudiquement les lieux, nous commençons à nous rendre compte d’un certain va-et-vient de caravanes, camping-car et d’attelages d’autre sorte. Il faudra se faire à l’idée que nous habitons dans une région touristique et ce remue-ménage n’est pas pour nous déplaire, tant qu’il reste raisonnable. Malheureusement la météo n’est pas au rendez-vous. Il ne fait pas bien chaud et ici en altitude nous devons frôler les 15°. Demain des amis de Fabienne de passage dans la région viennent manger à la maison. Nous leur avons rendu visite vendredi soir au camping d’Enval, à deux pas d’ici. Alice, l’amie de Fabienne, une personne d’un certain âge, partage la même passion pour la gym et la conversation sur ce sujet allait bon train. J’ai retrouvé une Fabienne loquace, prenant des nouvelles de toutes celles qui ont partagé ses cours. J’ai écouté, n’intervenant que rarement, car il est vrai que sur ce sujet, je n’y connais pas grand chose. Mais cela m’a ramené des années en arrière, au temps où nous recevions à la maison mes copains « musicos » et où les conversations ne tournaient qu’autour d’un seul sujet : la musique, et pour tout dire, plus précisément le rock. Fabienne semblait bien souvent en dehors du coup car ce n’était pas, à proprement parler, sa tasse de thé. Stoïque elle écoutait, non pas indifférente, mais parfois loin de nos débats parfaitement stériles et naïfs qui n’avaient de sens que pour ceux qui connaissaient le « milieux ». On parlait comme des poètes, inventant des faits qui n’existaient que dans notre imagination, ou, bien pire, dans les magasines spécialisés. Nous étions les ambassadeurs de l’inutile et du superficiel, les Don Quichotte d’une pseudo culture en mal de vivre. Mais nous essayions de combattre ces utopies par ces débats enflammés autour d’une mission qui nous avait été confiée, du moins c’est ce à quoi on aspirait. Ce soir c’est à mon tour d’écouter les autres discourir, et cela est agréable d’entendre parler de faits vérifiables !
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