Je ne me lasse pas d’écouter ce morceaux que je vous ai mis à l’ouverture du blog. C’est un morceau tiré du second album de MOBY. Peut-être est-ce parce qu’il est lié à des souvenirs à la fois douloureux, mais agréables aussi. Au début des années 2000, l’avènement de cet artiste a quelque peu révolutionné le monde musical de l’époque. Je me souviens de ce premier single qui passait sur les radios, un remake d’un vieux blues des années 20, joué en un seul accord, (le blues se jouait dans les prisons américaines, sur des instruments fabriqués avec les moyens du bord, bien souvent une planche et quelques fils d’acier…), le tout re-masterisé avec les moyens de notre époque, sampling, effets spéciaux…J’ai trouvé ce petit bonhomme sautillant, ancien DJ, vraiment original et inventif. Fin 2002, l’occasion d’aller le voir en concert à Lille se présenta. Nous avons alors commandé 4 billets pour Fabienne, Sébastien, Nicolas et moi. Nicolas était en Auvergne à l’époque. Sébastien déjà bien malade. Damien n’était pas intéressé. La soirée aurait pu être belle si, quelques jours avant, une querelle terrible entre moi et Nicolas n’avait pas éclatée. Il était remonté d’Auvergne, mais ses nouveaux comportements m’ont totalement déstabilisé au point de provoquer chez moi un refus de cette nouvelle personnalité que je ne comprenais pas. Le rôle de l’aîné est souvent ingrat. Nous sommes donc allés au concert à trois, sans Nicolas. Je nous revois arriver dans cette salle, protégeant du mieux que je le pouvais Sébastien dont la démarche semblait de plus en plus pénible. Nous nous sommes fait une place debout, au niveau 1. Le spectacle fut magnifique. Sébastien semblait transporté sur une autre planète, lui qui s’amusait depuis quelques temps, grâce à ses logiciels, à créer ses propres compositions. Durant les semaines qui suivirent, on entendit plus que Moby à la maison. Nicolas de son côté était retourné dans son nouveau lieu de vie, avec en mémoire cette dispute familiale qui n’arrangeait pas sa situation. Qui l’empira, je pense. Voilà à quoi je pense quand j’écoute ce petit bonhomme musical qui réveille en moi des doutes sur mes capacités à comprendre le pourquoi de l’égarement du seul fils qu’il nous reste.
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