Une fine couche de neige recouvre de nouveau les plateaux volcaniques. Sans doute est-ce là le dernier assaut d’un court hiver. Le Puy de Dôme a viré au blanc. Impressionnant. Cela fait des années que je dois le gravir en vélo, mais à chaque fois j’ai dû remettre à plus tard, faute de temps. Nous ne venions dans la région que pour de courtes vacances et nos occupations ne m’ont jamais permis de donner une suite concrète à ce projet. Mais aujourd’hui je n’ai plus d’excuses. Tous les jours, en rentrant du travail, je me tourne vers lui, lui demandant d’attendre encore quelques semaines, voir quelques mois, pour me recevoir. Il faudra, bien entendu, m’entraîner sérieusement, car les ascensions de montagne de ce type ne se font pas à la légère. Je ne suis pas un débutant, j’ai bourlingué dans les pyrénées et les monts du Forez d’où j’ai ramené deux brevets (d’aucune valeur, je vous rassure) de cyclo-montagnard mais aussi des souvenirs impérissables de souffrance et de liberté. Quand vous êtes seul à 1700m sur une bécane qui semble peser une tonne, sur des routes où le moindre soubresaut vous tiraille ce qui vous reste d’orgueil, mais où les silences et les spectacles d’une nature encore vierge vous laissent sans voix, vous ne demandez qu’une chose, c’est de rester pendu là-haut éternellement. Alors il va falloir que je re-sorte le vélo, que je lui fasse un brin de toilette, que je le « bichonne » pour qu’une fois préparé, il se présente fier et courageux devant le Temple de Mercure. Je ne dois pas attendre trop longtemps pour réaliser ce projet. Trop souvent il a été remis et cela m’inquiète. Car il est de ces rêves qu’on ne réalise jamais faute de les avoir relégués au profit d’une réalité trop souvent ingrate. Et comme dirait MaîtreYODA : « N’essaie pas, fais-le.. ! » ( L’Empire contre-attaque) .
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