Quoiqu'il advienne dans les semaines qui vont suivrent, je ne regretterai jamais l'expérience que je suis entrain de vivre. Depuis une semaine je partage la vie de ces ouvriers et je ne soupçonnais même pas que l'on puisse encore travailler dans ces conditions de travail. Nous sommes habitués à attendre parler d'usines modernes où tout semble aseptisé, où tout est sous contrôle,automatisé, sécurisé jusqu'au ridicule. Pourtant les entrailles de nos industries métallurgiques remuent encore. On coule toujours cet acier précieux, on lamine, on taille. L'acièrie dans laquelle je bosse actuellememt nourrit allègrement ses 1400 ouvriers qui se rendent au boulot le sac sur l'épaule, sans vraiment se poser la question à savoir: y a t-il mieux ailleurs? Fiers et dignes de la tâche qui leur incombe ils m'ont accueillit et aidé à m'intégrer sans méfiance ni mépris. Ils semblent toutefois étonné de savoir que j'ai quitté "mon pays" pour vivre une autre vie. Dans le froid, l'obscurité et la poussière je redécouvre les vraies valeurs de travail, celui qui grandit dans le risque omniprésent de la blessure ou de la Mort. Mais au fond de moi-même je sais que ma place n'est pas là. J'apprends et je fais le travail demandé et je sais que ce sera difficile de leur annoncer bientôt que je pars pour un autre boulot. J'aurais sans doute l'impression de tromper la confiance qu'ils investissent sur ma personne à cette heure. Et cet après midi j'ai effectué des test chez Michelin, tout c'est bien déroulé. Mais je n'ai pas aimé la froideur des cadres qui nous ont chapeauté durant cet examen. Pas de sourire, pas de sentiment,que de l'efficacité et de la rentabilité. Ca m'a gonflé! Mais aujourd'hui j'ai besoin de lumière et de chaleur c'est pour cela que je quitterai ce temple de l'acier qui me protège aujourd'hui. Uniquement pour cela.
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