Elle a dit à sa fille:" Tu sais au ciel, il n'y a rien, on meurt et c'est tout…" Et moi je lui ai dit: " pourquoi tu lui dis ça, qu'en sais-tu en fait?" Elle ne m'a pas répondu, regardant le vide devant elle, comme si elle cherchait une réponse, un argument. Je ne cherchais pas à prouver quoi que ce soit, je voulais simplement qu'on laisse la liberté à cet enfant de choisir son chemin. Je me suis éloigné et je suis resté avec mes questions en suspens. J'avais besoin d'une cigarette, moi qui ne fume pas. Quand je ressens cette envie c'est que je suis au bout de moi-même, sans force, anéanti par quelques secondes de vie. C'est à la cigarette que je pense, et c'est un moindre mal, mais un mal tourné contre moi, toute ma personne, jusqu'au plus profond de mon âme. Alors dans ces cas là, je m'éloigne toujours, je ne  veux pas que l'on remarque ce mal être. Puis je suis revenu vers elle et j'ai continué:"tu sais je pense qu'il faut au moins croire en l'espoir de quelque chose…" Elle regardait toujours dans le vide, puis s'est tournée vers l'enfant, et a écrasé sa clope, nerveusement. Aujourd'hui, bien des années après ce court dialogue, elle ne fume plus. C'est déjà ça.

Comments

[Rédigé par : Petite Voix]

Le ciel n'est pas à des kilomètres trop loin...
Il est là tout près, comme de l'autre côté du miroir...
Mais, pauvres de nous, nous ne le voyons même pas, et nous pensons avoir perdus à tout jamais ceux qui s'y trouvent...
Alors, qu'ils sont là, si près de nous...
Et qu'ils nous voient nous dépétrer dans nos souffrances...

[Rédigé par : kerleane]

Et qu'en a déduit sa fille?
Jamais je ne pourrais dire cela à ma cadette, qui depuis qu'elle a découvert l'abstraction, l'infini mathématique vers 7 ans, a compris sa propre finitude et en conçoit de fortes angoisses...
Mais que lui dire face à ses questions? le fait est qu'on ne sait rien de tout cela. Rien... Il n'y a pas de certitudes, alors je ne veux pas lui mentir... je lui parle de rêves et de lumière. En parler c'est y croire un peu...