Sur le mur vierge de toute décoration qui m’imposait sa
nudité depuis trois ans, j’ai fixé quelques simples planches de bois, prenant
soin de ne pas abîmer les surfaces de plâtres, par respect pour notre
propriétaire. Puis je suis monté au grenier, j’ai pris tous ces livres
entreposés là depuis notre arrivée et je les ai rangés méticuleusement sur
cette bibliothèque improvisée. Les choses ont repris leur place, comme si le
temps ne s’était jamais arrêté. Je peux de nouveau, lorsque je n’ai rien à
faire, observer tous ces livres sans vraiment de valeur matérielle, la seule
valeur, et pas des moindres, étant sans doute celle contenue dans toutes ces
écritures qui m’ont fait tel que je suis aujourd’hui. Je n’ai pas cherché
vraiment bien loin pour me trouver une route à suivre, je n’ai fais que lire,
bien souvent trop sommairement, mais jamais inutilement. Je regarde ces petits
soldats patients et heureux d’être à nouveau à l’honneur, mais un peu triste de
n’avoir pas servi plus souvent. Ils n’en ont pas eu le temps. L’essentiel est
sans doute ce que le passé, par leur présence, évoque pour moi. C’est peut-être
une autre main qui les rangera définitivement, mais cela, c’est une autre
histoire…
Je les entends qui chantent :
Dé-livres-nous !
Sourires...
Rédigé par : Petite Voix | vendredi 20 août 2010 à 07H30