Le décor est planté : le ciel est gris comme un ciel du
Nord. La journée sera pluvieuse et rien de bon n’est à espérer. Comme tous les
matins depuis une quinzaine de jours, le réveil a été très matinal. Je suis
descendu m’allonger sur le canapé et le chien est venu se blottir sous la
couverture. C’est rare. Nous allons prendre le temps. Après le petit dèj, nous
avons écouté Nougaro pendant que la pluie faisait des claquettes. Durant les
trois minutes pile poil que dure « A bout de souffle » nous
avons vu tout un film projeté sur l’écran noir de nos nuits blanches. Géant.
Trois minutes et tout est dit. Musique comprise. Circulez, y’a rien à voir.
Désolé messieurs les petits chanteurs à la croix de bois, mais vos mièvres
mélodies sans queue ni tête ne font le poids aujourd’hui. Pas étonnant que j’ai
l’impression désagréable de passer pour un ringard à l’écoute FMisée des
élucubrations nombrilistiques de nos pseudos représentants de la chansons
française. Non, rien de rien, je ne regrette rien. Ni mes 33 tours jetés en
pâture à un public conditionné, ni la poussière qui s’accumule année après
année sur une guitare malmenée et incomprise, ni mon intolérance sénioriale.
Cette journée sombre et sans surprise finira sans doute de saper mes espoirs de
fin de crise au rythme inquiétant du déclenchement thermostatique d’une
chaudière se réjouissant de l’orgie de gaz Gargantuesque qu’elle nous imposera
toute la journée. Bidon, bidon, bidonville…merci cher Claude de me rappeler à
moi-même.
Fan de Nougaro depuis mon adolescence alors qu'autour de moi tout le monde parlait d'un alcoolique farfelu, moi je ne voyais que le grand poète qui savait faire swinguer la langue française comme personne sur des rythmes jazzy et brésilien
Du "coq et la pendule" en passant par "tu verras", "le Jazz et la Java","Amstrong", celle qui me vient naturellement reste :
"Il faut tourner la page" va savoir pourquoi...
Rédigé par : Sonia | samedi 03 avril 2010 à 13H53