Au fond d’un tiroir repose depuis des années une petite
boite d’acier, peinte en noir, avec sur son couvercle l’effigie d’une actrice
américaine des années cinquante dont il est inutile de vous citer le nom, le
dessin parle de lui-même. C’est un petit cadeau qui m’avait été offert lors
d’un Noël d’il y a très longtemps, à une époque où je vouais un culte sans
faille à cette icône du rêve américain, une passion qui m’était venue sans
prévenir et qui s’était éteinte quelque années plus tard, aussi rapidement. Je
ne compte plus les livres que j’ai pu acheter pour connaître et essayer de
percer les mystères de la vie de cette femme. Une image pourtant me reste
encore dans l’esprit aujourd’hui : celle où je revois ma mère écoutant la
radio, lors de l’annonce de la mort de l’actrice en question. Je n’avais que
cinq ans, mais je me rappelle très bien de cet instant bien particulier. Bien
plus tard, alors que je n’avais aucune attirance particulière pour ce type de
passion, c’est en me promenant dans une bouquinerie où s’entassaient des
milliers de bouquins, que je tombai sur une vieille revue de presse parlant de
la star américaine. Je ne sais toujours pas ce qu’il se passa en moi ce jour
là, toujours est-il que je me mis alors à collectionner tout ce qui avait attrait
à Maryline. Un copain eu même le toupet de « voler » un immense poster
dans un arrêt de bus, une affiche vantant une grande marque de whisky sur une photo des grandes vedettes du cinéma
américain des années cinquante ! Tout le monde connaissait ma soudaine passion. J’ai attendu patiemment
que le phénomène s’éteigne seul et plusieurs mois après je rigolai de cet
engouement qui me laisse encore aujourd’hui un peu perplexe. Et donc cette
petite boîte d’acier est un des rares objets qu’il me reste de cette période
mais elle renferme quelques souvenirs dont la valeur est pour moi inestimable
bien que terriblement évocateurs : trois capsules de bouteille de Pepsi,
enfermées là depuis le dimanche 16 Juin 2003 et leur tenant compagnie trois
chewing-gum Hollywood, atterris dans cette prison d’acier depuis le 5 Février
2006. La fin d’un doux rêve américain.
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