Sur ce long moment de silence, il y aurait tant à dire. Que
j’ai profité de mes cadeaux d’anniversaire, par exemple. J’ai fait découvrir
Jethro Tull à une cyber inconnue. J’ai appris que l’on avait retrouvé des
cendres de l’explosion du Puy de Dôme au fond du Lac Léman. Il y a
quatre-vingts volcans autour de nous. Ca donne à réfléchir. J’ai redécouvert
les merveilles entremêlées sur les chansons de Nougaro, en lisant Sagan, me rappelant au passage
son passage télé sur « Marie Christine » et ma piètre inspiration
pour Mary lou. Et le matin je regarde d’un œil inquiet la température du dehors
sans avoir à mettre le nez à l’extérieur, on n’arrête pas le progrès. Oui, j’ai
fait le tour de mes cadeaux. Mais depuis une quinzaine de jours je traîne une
mélancolie pesante et fatigante. Depuis que j’ai mesuré mon impuissance. Cette
amie disparue m’a plongé dans une
réflexion dont j’ai encore du mal à me sortir ce soir. Quand des êtres chers
et attentionnés disparaissent ainsi sans crier gare, sans que nous ne puissions
par notre présence marquer notre attachement, il en résulte toujours comme un
sentiment de culpabilité bien difficile à surmonter. Mais il faut se reprendre.
Et se dire que cet éloignement n’est que matériel, que l’on est là, vous en
faîtes pas, tout va bien. Oui, quelque chose a bougé en moi depuis une
quinzaine de nuits. Il y a des pierres qui bougent, des glissements de terrain,
des nuages qui frôlent une terre dans laquelle reposent tant de questions.
Alors dans une dizaine de nuits nous remonterons vers ces paysages gris et
pluvieux dont nous n’oublions pas la force. Nous accrocherons les sourires
gratuits et sincères de ceux qui voudraient bien mais ne peuvent point. Le rire
nous manque,ici, sur ces masques méfiants et interrogateurs. Nous quitterons
pour quelques jours les enfants auxquels nous commençons à nous attacher, nous
les rendrons à leurs parents courageux et travailleurs. Ces tiots que Fabienne,
avec tout l’amour qui lui reste, tente de guider sur un chemin riche en
découvertes de tout genre. Et nous, nous retrouverons loin d’eux, les bras lourds
et ballants, devant un marbre rose.
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