Feuille blanche. La neige fond. La lumière revient petit à
petit et avec elle l’espérance d’un nouvel élan. Je me suis habitué à une
facilité de vie qui me désespère, tant par son côté ennuyeux que par le soin
avec lequel je me laisse flotter à sa surface. J’observe mes instants de
tranquillité avec une moue réjouie qui me dégoûte on ne peut plus.
« Donnez-moi madame s’il vous plaît du gazoline pour mon chooper… ».
Qu’elle est loin cette chanson. Et pourtant souvent j’ai cette rime sur les
lèvres comme s’il s’agissait d’une mélodie nouvelle. C’est un passé présent qui
ne souffre pas de la douleur du temps. Mais là n’est pas mon propos,
quoique…N’est-ce pas cette nostalgie qui m’installe doucement dans le confort
douillet d’un laisser aller sans vergogne. Car je l’ai aimé et l’aime encore ce
passé qui m’a fait grandir au rythme des circonstances, bonnes ou mauvaises,
dont il me fallait deviner les raisons et les aboutissants. Sans doute
aujourd’hui je goûte à ce repos comme le soldat se vautre dans le plaisir jouissif
de l’arrêt momentané des combats, plongeant son regard dans un ciel bleu azur
en espérant le retour d’une paix durable. Mais là est le paradoxe. Peut-être le
dilemme auquel est soumis tout Homme ayant été confronté au vacarme des armes.
On fuit toujours ce que l’on chérit le plus. Fuir l’amour avant qu’il ne se
sauve. Et a bien y réfléchir, souvent je me suis mis dans cette position
dangereuse d’instabilité pour mieux me mesurer et prendre le pouls de mes décisions. Il n’est pas facile de se laisser
vivre, de se laisser porter par le courant, confiant dans la direction qu’on
laisse prendre au destin. Cela demande beaucoup de courage, beaucoup de folie,
un peu de temps et ce qu’il faut d’argent. Juste pour Vivre, bien vivre pour
soi pour vivre pour les autres. Vivre pour écouter mieux et voir au-delà des
images perturbatrices de ce monde que l’on nous construit dans le dos. Alors là
oui, je l’aime cet ennui, source de questionnement intérieur. Mais je n’ai pas
encore pris l’habitude de m’y soumettre et c’est de là que vient ma peur d’y
céder. Je veux être un Homme heureux. Cette neige qui disparaît sous mes yeux
je l’ai aimée et pourtant j’aspire
ardemment à la douce et revivifiante chaleur du printemps.
c'est drole , comme toi quand ce grand manteau blanc fond comme c'est le cas en cette journée , c'est en contradiction intérieure avec ce "dégout" de cette neige lorsqu'elle tombe !!!!on dirait que je regrette qu'elle s'en aille ...........alors que je pestais lorsqu'elle était durablement présente ...c'est drole cette sensation ..... guy
Rédigé par : fichaux guy | samedi 20 février 2010 à 18H38