Je me suis réveillé vers 2h du matin. Perturbé par des idées
d’ordre matériel sans importance, je n’ai pas réussi à retrouver le sommeil. De
temps à autre, j’entendais au dehors le passage lent d’une voiture et cela ne
m’inquiétait pas plus que cela. A 3h30, les lampadaires de la rue se sont
allumés et ont projeté sur les portes de l’armoire un carré d’ombres chinoises
vers lequel mon regard se tourne le matin pour évaluer la météo. Je regarde ce
carré dans lequel dansent les branches d’arbres, s’il y a du vent. Si elles
restent immobiles, c’est que le temps est calme. Si je n’en perçois pas
distinctement les contours c’est qu’il y a du brouillard ou… qu’il a neigé.
Comme les spécialistes de la météo n’avaient pas prévu de neige pour notre
région je me suis dit qu’il devait y avoir un brouillard à couper au couteau. Et du verglas, vu la
vitesse à laquelle les voitures passaient dans la rue. Vers 4h 30, je me suis
rendormi après un dernier regard vers mon carré de lumière. Dès mon réveil vers
6h30 je me suis dirigé vers la fenêtre et j’ai assisté, perplexe, au spectacle
désolant d’une intempérie neigeuse qui nous tombait dessus sans prévenir. Le
chien réclamait déjà en bas pour sortir. Le pauvre il n’était au courant de
rien. Je suis descendu et, comme chaque matin, le petit animal s’impatientait
au point qu’il me poussa vers la porte. J’ouvris donc cette dernière avec
quelques difficultés et le chien, ne se doutant de rien sauta la marche et se
retrouva englouti dans 20cm de neige. Il eût bien du mal à se retourner pour
revenir dans la maison, son envie coupée. Vexé, il attendit patiemment dans son
panier que je prenne mon petit dèj et que je déneige consciencieusement un coin
de cour pour aller se soulager. La descente vers le travail fût longue, une
fois de plus, je croisai une voiture sur le toit dans le fossé, une fois de
plus, et Laurent Cabrol n’avait pas vérifié ses fiches météo de l’auvergne, une
fois de plus, car il annonça à la radio quelques averses de neige de-ci delà,
comme il y a trois semaines. Sauf que mon chef de centre ne se rappelait pas
avoir vu autant de neige sur Clermont. Ce soir ça tombe à donf et mes petites
allées déneigées avec fureur cette après midi sont déjà pratiquement
recouvertes. Je fais déjà les paris sur le nombre de voitures au fossé que je
vais rencontrer demain en allant au boulot : c’est pas bien de se moquer
des autres. Ils mettent bien ma vie en danger, les autres, pourquoi je me gênerais ?
Sacré Laurent va.
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