Ce n’est pas facile de toujours trouver des sujets d’écriture. Surtout pour un blog comme celui que je tiens, qui n’avait pour but à ses débuts que de témoigner notre passage d’un état à un autre. Puis petit à petit il s’est étoffé, et je me suis rendu compte qu’il servait. Bon. Aujourd’hui il n’est plus question de décrire le déroulement d’une vie, de son chamboulement puisque la mutation semble terminée. Mais parler de choses qui me tiennent encore à cœur ou qui semblent renaître, oui je veux bien m’y adonner. Certes, je ne serais jamais écrivain, comme je n’ai jamais été musicien, mais cela n’empêche pas de laisser filer les mots comme je les sens, comme mes lectures me l’ont suggéré. Car depuis quelques semaines j’ai repris le goût à la lecture. C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai replacé cette colonne sur le blog, avec quelques titres qui en disent plus que maintes explications.
Enfant, je me souviens de quelques lectures qui m’avaient passionné. L’île au trésor, Le pauvre Blaise, Pinocchio….Je n’étais pas une lumière à l’école mais si un sujet m’intéressait, alors j’étais capable de laisser sur le cul la plupart de mes détracteurs du corps enseignant. Je me souviens d’un 16 sur 20 pour le résumé d’Eugénie Grandet en cinquième, aussi bien que toutes mes notes en dessous de la moyenne pour les devoirs non rendus. Oui, j’ai toujours considéré mes livres comme des copains et ils me l’ont bien rendu. C’est en effectuant mon service militaire que j’ai le plus fait fonctionner mes neurones. Les longues attentes de train sur les quais glacés de gares délabrées, ces longs trajets cahotants et bruyants dans des wagons pas encore mis au rebut depuis 40, ces longues heures de garde à la caserne, c’est avec ces copains en format de poche que je les ai supportés. Ils ont passé des années sagement alignés sur des étagères de bois fixées au murs de notre maison, et m’ont tenu compagnie jusqu’à ce que nous quittions les lieux. Ils étaient là pour moi, pas pour la frime, simplement parce que je les aimais. Puis, lors du déménagement beaucoup se retrouvèrent emballés, d’autre finirent à la déchèterie. La douleur rend fou, la folie rend aveugle, je sais de quoi je parle puisque ce soir je porte des lunettes. Le peu qu’il me reste de ces copains délaissés, se trouve là haut dans le grenier, au propre et au chaud. Et il a fallu que la maman d’un petit que garde Fabienne soit documentaliste et qu’elle me prête quelques bouquins pour que la machine se remette en marche. C’est fidèle, des bons copains.
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