Nos dernières vraies vacances, nous les avons passées dans les Cévennes, près de Millau, il y a trois ans. Deux mois plus tard, nous choisissions de tout quitter pour vivre « autre chose ». Ce petit break d’une dizaine de jours loin de notre région et de tous les soucis que nous venions de traverser, nous a fait prendre conscience qu’un nouvel élan était possible. Nous rapprochant dans notre désarroi, nous avons construit silencieusement de nouveaux projets, y mêlant nos forces pour vaincre les dangers qui auraient pu nous barrer la route. Et surtout, nous avons cru en nous.
Trois ans après, à la veille de partir pour une nouvelle escapade dans le sud, j’ai comme le sentiment de conclure une nouvelle étape. Nous allons découvrir une région que nous ne connaissons pas, du côté de Perpignan, l’espace de quelques jours puis nous naviguerons au gré de nos envies. Un rendez-vous important m’attend là-bas. Un ami d’adolescence, parti en 1977 de notre village nordiste. Je ne savais pas exactement ce qu’il était devenu, ni où il habitait, mais grâce aux merveilles du Web, j’ai pu reprendre contact avec lui. Je ne sais pas ce que cette rencontre apportera, mais elle sera quoi qu’il en soit une réponse. Car combien de fois me suis-je posé la question au sujet de la « disparition » inattendue de cet ami. C’était il y a trente deux ans, je faisais mon service militaire, passivement, patiemment, et chaque fois que je revenais en perm, je voyais notre petite bande se dissoudre. Un soir on m’a annoncé le départ de Rémy, j’ai souris pensant que, de la bande, c’était bien le plus intègre, et que de retour, il n’y en aurait pas. Car à l’époque beaucoup partaient. Et beaucoup revenaient. Moi je ne suis pas parti, j’ai remis cela à plus tard, mais ça ne m’empêchera pas de revenir quand même. J’ai encore le temps pour cela. Le temps de prendre la route tranquillement comme ce matin, pour aller bosser, et les voir s’agglutiner les uns après les autres dans mon rétro intérieur . Alors que je pensais : « demain c’est la dernière ». Trois ans que j’avais pas pensé à ça !
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