L’été s’avance dans une chaleur moite et lourde. Les quelques orages qui éclatent violemment, ne durent pas et n’arrivent pas à rafraîchir l’atmosphère. Ce début Juillet a été marqué par une triste nouvelle venue du Nord, un ancien collègue de travail ayant perdu un fils dans un accident de voiture. Les quelques mots prononcés au téléphone pour essayer de le réconforter m’ont paru désuets et vides de sens. Pourtant dans ces moments dramatiques, quelques secondes de présence valent mieux que le silence insupportable. C’est aussi ce genre d’événement qui nous fait mesurer le chemin parcouru, et mon Dieu, qu’il est difficile d’accepter une si dure réalité. Même si le traumatisme d’une disparition s’atténue avec le temps, les douleurs restent intactes, vicieusement lovées dans leur linceul intemporel. Sitôt ôté, le linge dévoile toute l’horreur d’une Absence irremplaçable, qu’il faut, malgré tout, combler par un bonheur tellement pénible à reconstruire. A des centaines de kilomètres de ce copain, j’ai eu l’impression de ressentir ce cri silencieux qui toute sa vie déchirera sa nuit. Marchant sur des sentiers tortueux depuis plus de deux ans, ce cri il m’arrive d’avoir envie de le faire sortir de ce corps fatigué de mentir. C’est un refus de l’acceptation. C’est aller contre nature, contre l’oubli, contre l’univers. Et pour ma part, je me sens bien ainsi, c’est mon affaire, pas celle des autres. Cela ne m’empêche pas…d’être heureux à ma façon quand je nous vois comme ce matin, rouler côte à côte sur des chemins qui nous réunissent dans les meilleurs moments que nous ayons passés à deux, simplement. Fabienne pour sa troisième sortie en vélo retrouve ses bonnes sensations et bientôt j’aurai bien de la peine à suivre son rythme régulier et courageux. Alors peut-être qu’en franchissant un de ces prochains cols de haute montagne à ses côtés, je le sortirai ce cri qui me tenaille les tripes depuis 6 ans, et que ces montagnes puissantes et innocentes m’inviteront à rester avec Elles. Mais pour monter là-haut, y’a encore pas mal de boulot…et de douleur.
Merci de ton commentaire "chez moi". Je passe régulièrement te lire, notamment parce que tu écris d'une tres belle maniere, ce qui est rare. Aussi, parce que ce que tu écris est interessant.
Je ne laisse pas toujours de coms, mais je lis.
Ta note, me rappelle celle-ci que j'ai ecrit il y a des mois: http://talamanca.blogs.psychologies.com/retour/2009/02/acceptation.html
sur l'acceptation.
Bonnes promenades dans la nature.
Bises.
Rédigé par : Lili Gertrudis | dimanche 05 juillet 2009 à 07H47