Je viens de moins en moins sur le PC. Comme d’ailleurs j’arrive de moins en moins à me trouver des occupations qui m’intéressent vraiment. Est-ce là un état de paresse qui vicieusement s’insinue dans mon rythme de vie ou tout simplement un ralentissement sensible mais naturel d’une énergie qui s’amenuise sans trouver de quoi se ressourcer ? A force de me complaire dans un désintéressement quasi systématique de toutes ces choses qui font tourner, tant bien que mal, le monde autour de moi, j’en viens à stagner sur mes acquis de manière un peu trop ordinaire. Je me contente de quelques sorties à vélo, sans vraiment éprouver de grands contentements, d’un travail qui ne m’apporte pas, il est vrai, une grande motivation mais qui occupe ma journée, et de quelques promenades à pied dans la nature qui, heureusement, m’inspirent et suffisent à ma joie. Ce sentiment de relâchement que je ressens s’est amplifié depuis que Fabienne travaille, un peu comme si en moi l’idée qu’une dernière étape terminée venait me rassurer totalement sur le déroulement de notre parcours. Il va donc falloir que je me reprenne, sachant pourtant que je ne retrouverai jamais cette hyperactivité d’antant, alors miroir d’un dérèglement profond d’une vie tout en ombre et non-dits. Il n’est certes pas facile de se reconstruire, de reconstruire autour de soi et de se projeter dans des avenirs aléatoires. J’ai beaucoup réfléchi au problème et la question qui souvent m’est revenue à l’esprit est : pour qui ? Beaucoup de notre équilibre dépend de cette question. L’élaboration d’une Vie entière, sans que l’on y songe vraiment, donc naturellement et presque instinctivement, semble se mouvoir autour de cette question quasi permanente. Durant ces trois années occupées à stabiliser un terrain semblant de plus en plus meuble, la question semblait tellement évidente qu’elle ne m’est jamais venue à l’esprit. Mais aujourd’hui que les terres sont stables elles attendent la construction. Construire quoi et pour qui... ? D’un autre côté, il y a tellement de choses à faire, que je ne me sens plus concerné…
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